Le nouveau réalisateur du justicier masqué, Christopher Nolan, partait dès le départ avec un lourd défi à relever : raviver l'intérêt d'un public encore très choqué par le traitement qu'avait subi Batman au cours des deux épisodes précédents; les réalisations de Tim Burton tenant assez bien la route bien que plongeant dans le genre d'une comédie aux allures gothiques. Ici point de remake mais un véritable retour aux sources. Christopher Nolan parvient en effet à captiver grâce à son approche psychologique de ce personnage tourmenté par ses peurs les plus profondes. Suivant un véritable chemin initiatique, Bruce Wayne se livre à une éprouvante intropection et apprend à combattre ses démons. Dans les mains de Nolan, il devient divin tant il apparaît humain. On est ici à des années lumières de l'adaptation que Joël Schumacher avait pu réaliser dans son "Batman & Robin" en 1997. Contrairement à la mouvance des films actuels, un scénario existe et oh combien envoûtant. "Batman begins" présente un Cristian Bale au mieux de sa forme et d'un charisme formidable. Quand Batman apparaît, l'ambiance est angoissante; on est bien loin d'un George Clooney affublé d'un sourire chronique. La plupart des armes de notre justicier naissent de la technologie et renforcent ce sentiment de proximité du personnage. On est bien loin des héros immortels et intouchables. Que dire de Gotham City, sinon que la ville na jamais aussi bien été représentée à l'écran. Summum du film, un Batman perché sur le haut d'une tour la cape aux vents, un plan sublime, un plaisir supplémentaire.