Comment dire à quel point j'ai aimé ce film ? Tout d'abord, et non pas des moindres, pour la prestation de Christian Bale. Acteur imposant de cette décennie (époustouflant dans "American Psycho", renversant dans "Le Prestige", éblouissant dans "The Machinist"... et j'en passe), Bale signe ici la meilleure interprétation connue de l'homme chauve-souris. Loin de Keaton et d'Affleck, Bale nous livre ici un Bruce Wayne torturé qui tente de faire face à ses peurs. Après l'assassinat de ses parents, le prince de Gotham a pris la fuite, pour revenir, 7 ans plus tard, masqué et prêt à en découdre pour sauver sa ville. Wayne - ou plutôt Batman, car Wayne est un personnage public pédant - suit les traces de feu son père.
Christian Bale n'est pas que Batman. Bale est Bruce Wayne le playboy, Bruce Wayne l'homme mystérieux rongé par la culpabilité et la colère, et le Batman. Interprétation à couper le souffle, Nolan a su choisir celui qu'il fallait pour ce rôle. La voix de Batman, sans retouches, appuie mes propos.
Passons sur l'excellente prestation de Christian Bale, car je pourrais assurément y passer des heures. Michael Caine est un formidable Alfred, british et loyal jusqu'au bout de ses chaussures cirées ; Gary Oldman EST l'inspecteur Gordon, avec son incorruptibilité remarquable malgré la pourriture ancrée dans le cœur du système judiciaire de Gotham ; Katie Holmes rend une Rachel Dawes tout à fait convaincante - bien plus que Maggie Gyllenhaal dans "The Dark Knight" à mon goût -, bien que plutôt stéréotypée. Morgan Freeman et Liam Neeson apportent également, par leurs personnages, un cachet supplémentaire à cette œuvre magistrale.
Nolan décrit avec justesse les peurs que Bruce Wayne, orphelin, doit affronter. Peur des chauve-souris qui traduit la culpabilité qu'il ressent vis-à-vis du meurtre de ses parents. La génèse de Batman est parfaitement dépeinte, et j'apprécie le parti pris de Nolan. Pour moi, "Batman Begins" est, et restera l'un des meilleurs films du genre. Fidèle à son habitude, Nolan n'utilise que très peu d'effets visuels (les scènes d'extérieur du début du film ont même été tournées en Islande) ; effort que je tiens à souligner, que dis-je, à saluer, dans ce monde de 3D. Cette quantité astronomique de travail en plus a cependant grandement porté ses fruits, quand on contemple le résultat final. "Batman Begins" est un petit bijou, à consommer dans modération.