Harlequinade 2 : Nightwing et American Pie

Harlequinade était un épisode de la première série animée des années 90 dans lequel Batman et Robin avait besoin de l’aide d’Harley pour empêcher le Joker de faire exploser une bombe atomique sur Gotham. Le film Batman & Harley Quinn reprend ce concept, le style visuel de la seconde (ou troisième?) série des années 90 et même Loren Lester pour la voix de Dick Grayson qui est ici en tant que Nightwing.

Malgré la gravité de la menace, l’enjeu réel d’Harlequinade n'était pas celle-ci. C'était une comédie sur Batman et Robin pris dans une alliance contre nature avec une des personnes les moins fiables et gérables qu’ils puissent connaître. Cela marchait bien puisque Harley était un personnage tout-neuf dans un univers tout-neuf et c’était donc une occasion de mieux la présenter. Qui plus est, c’est généralement beaucoup plus facile de bien ficeler un scénario d’une vingtaine de minutes et donc de gérer le contraste entre le ton et la gravité.

Allons tout de suite à la fin du film. Il y a un prologue après le générique qui se veut un véritable sketch humoristique indépendant. Il dure plus de trois minutes et dans le contexte c’est vraiment long. J’ai la flemme de vérifier si c’était parce que sinon le film allait être trop court ou si c’était parce que l’équipe créative a un peu trop profité de liberté qu’elle avait. Tout ça pour dire qu’on n’est pas dans le ficelage de qualité supérieure. D’ailleurs, contrairement à Harelquinade, la neutralisation de la menace, et donc la résolution de l’histoire, se fait hors champ. Le déséquilibre n’est donc pas du tout évité.

Comme c’est un long-métrage réalisé presque vingt-cinq ans plus tard, il faut faire plus gros et varier un peu. Mister J n’est donc pas là. On a donc Poison Ivy et Jason Woodrue qui risquent d’anéantir toute vie sur terre, sauf que comme je le sous-entendais dans le paragraphe précédent, ça n’est pas important et le film oublie de faire semblant que ce n’est pas le cas.

La scène d’introduction n’annonce pas du tout la comédie qu’est le film. Un laboratoire est attaqué par Ivy et Woodrue, qui tue au moins un gardien de sécurité au passage. S’en suit un générique rigolo, mais l’humour n’est pas réellement au premier plan jusqu’à ce que Harley et Nightwing se mettent à jouer aux fesses. J’ai personnellement éclaté de rire à ce moment-là.

Harlequinade était un épisode d’une émission s’adressant aux enfants de tout âge. Batman & Harley Quinn est un film DTV qui s’adresse aux adolescents immatures de tous âges. On a donc du sang, du cul explicitement référencé, des pets et du langage corsé. Si c’est le genre de chose qui peut vous plaire, le film peut vous amuser. Ça l’a été mon cas.

Batman & Harley Quinn est donc une suite d’Harlequinade, mais en bien plus potache et bancal. C’est vraiment le DTV fait par des gens qui se gâte par rapport aux contraintes qu’ils avaient à l’époque de la télé.