Ce quatrième épisode de la quadrilogie "Batman" des années 90, une seconde fois réalisé par Joel Schumacher et sorti en 1997, n'est pas mal du tout ! Alors oui, je sais que je vais en outrer plus d'un avec ma note élevée. Le film a en effet la réputation d'être un nanar complet, voire une honte à l'univers "Batman". Ce qui n'est pas totalement faux, le film a effectivement des allures de nanar et c'est pour cette raison qu'il faut absolument le voir au second degré. Si Burton appuyait très fortement l'aspect sombre et gothique dans les deux premiers opus, Schumacher (et les producteurs) et quant à lui choisit de s'orienter vers le côté cartoon, loufoque et burlesque de la série des années 60 (et, par la même, du film de 1966). Dans cette optique là, ce quatrième épisode est même un peu mieux que le précédent car le réalisateur assume ici à fond ces références et y va franco, au risque de produire un nanar complet ! Et j'avoue que j'apprécie beaucoup cette prise de risque ; ce côté complètement décomplexé, absurde et très coloré ! On peut également remarquer qu'ici, tout tourne autour de la sexualité. En effet, on peut noter que les deux méchants sont sexuellement frustrés, Poison Ivy devient soudain sexuellement désirable mais ne peut embrasser sans tuer et Mister Freeze ne parvient pas à soigner sa femme, plonger dans une sorte de coma artificiel. De même que Batman ne veut pas se risquer au mariage et met ainsi en danger son couple (dont on se fous d'ailleurs, le couple ne sert uniquement ici qu'à évoquer cette question de l'engagement) et que Robin tombe sous le charme de Poison Ivy ; un amour impossible donc. Et puis, bien évidemment, ce qui rend le film encore plus intéressant, c'est son sous-texte gay. Sous-texte affiché et surtout assumé dès le début avec la présentation des costumes ! Entre latex et cuir qui moulent les parties les plus intéressantes des corps de nos héros (jusqu'au tétons, bien que déjà présents dans le précédent film) et les disputes presque de couple entre Batman et Robin, on ne peut douter d'une "menace homosexuelle" planant au-dessus d'eux. On notera également que Batgirl n'échappera pas au costume très moulant et aux plans serrés sur certaines parties de son corps. Le film possède bien évidemment des défauts, il en a énormément, à commencer par le respect des comics originaux, notamment Bane qui passe d'être intelligent et inattaquable dans les comics à un gros lourdaud et à un sous-fifre dans cette adaptation. Concernant les acteurs, nous retrouvons cette fois George Clooney, Arnold Schwarzenegger, Uma Thurman et Alicia Silverstone qui ne se prennent pas au sérieux ! Entre répliques foireuses, jeux de mots à deux balles et univers kitsch et gay, "Batman & Robin" constitue presque un OVNI dans les adaptations cinématographiques du Chevalier Noir, une exception, voire une anomalie, ce qui le rend justement intéressant !