Pourquoi cette critique s'appelle t-elle "Batman 4Ever", alors que le film précédent s'appelait déjà Batman Forever...
Parce que comme l'indique l'orthographe, ce titre avait été crée dans l'optique d'être utilisé dans le quatrième film avant de revenir au troisième volet parce que...
Aucune raison particulière...
Le titre devint donc Batman & Robin...qui devait initialement revenir à Batman Forever, puisque Robinet y faisait sa première apparition !
Oui, aussi logique que les mesures gouvernementales sanitaires actuelles, je sais..
Alors voilà, je m'en vais réhabiliter quelque peu (un peu alors, hein?!) ce B&R à la réputation fort moisie (auquel j'ai donné des armes, je dois l'avouer)...
Le regretté Joel Schumacher se voit allouer un budget de fou à la condition de transformer ce film en pub géante pour les jouets à venir.
Ainsi la Warner dit, ainsi soit-il !
Devant un Kilmer absent car il se dit pris sur le tournage de The Saint (ce qui est vrai) mais aussi parce que Schumi ne veut pas retenter l'expérience une nouvelle fois (vrai aussi), le réal se tourna alors vers George Clooney qu'il avait fort apprécié dans l'excellent From Dusk Till Dawn (après avoir étudié l'idée d'un Fox Wayne/Bruce Mulder a.k.a Duchovny, autre star populaire du petit écran) pour endosser le costume du Caped Crusader.
On sait tous (ou pas) que Mr Freeze faillit s'appeler dans la réalité Mr Hogan (Hulk de son prénom), Mr Harris (Ed pour les intimes), Patrick Stewart (ressemblant étrangement au Freeze de Paul Dini) et même John Rambo himself, avant que l'ami Arnie ne se glisse dans la carapace glaciale de Sieur Vries.
Tout comme Poison Ivy faillit ressembler à Sharon Stone, Demi Moore et même Julia Roberts ! Mais Schumi opta pour la Thurman après l'avoir vu sur la couverture d'un magazine de mode.
Quant à Batgirl, elle fut proposée et à Jennifer Love Hewitt (une Batgirl à fort potentiel respiratoire, donc) et à Olivia D'Abo (soeur de...) mais bien sûr, c'est la pauvre Alicia Silverstone qui hérita du rôle (elle avait déjà tourné avec Schumi en 1995 pour le très méconnu The Babysitter).
Pourquoi la pauvre ?
Elle venait d'avoir 18 ans...et ses hormones firent onduler sa courbe de poids ce qui rendit très difficile l'enfilage du costume très moulant de Batgirl...d'autant plus qu'un abruti de la production se moqua ouvertement d'elle en dessinant un story-board appelé Clueless 2: The Casting of Batgirl. Le dessin fuita dans les coulirs du studio et Alicia subit alors le body-shaming et, quand on est jeune et une femme en, plus, ça peut être très cruel à vivre...
Bref, Alicia vit la majeure partie de ses scènes finir suir la table de montage, d'où l'impression d'inutilité totale de son perso.
Les rescapés du film précédent (Chris O'Donnell, Michael Gough et Pat Ingle) déjà sous contrat, le tournage peut enfin commencer.
Les exécutifs de la Warner veillent au grain et Schumi se doit donc dans l'obligation de répéter via un porte-voix "Remember, this is a cartoon !", pour orienter l'acting vers un horizon des plus légers et enfantin...d'où le rendu final !
Cela dit, l'ami Schumi veut aussi rendre hommage à la série des 60's (d'où aussi, le rendu final) puisque on lui a intimé de faire une immense pub à l'attention des kids et comme il a plus ou moins carte blanche, il va s'amuser à accentuer le côté Gay Pride général du film, avec ses lumières flashy, sa Batmobile made in night-club (tant et si bien qu'on s'attendrait presque à voir surgir les Village People de l'avant lumineux de la Batmotruc.
Bref, de la thune en veux-tu en voilà, un Clooney complètement abasourdi d'avoir dit oui, une Silverstone toute remuée (d'où sa pitoyable prestation) par les brimades puériles des technicos, un O'Donnell soooooooooooooooooooo bad que ça en devient crispant, le couple Schwarzy/Thurman qui semble s'éclater comme des fous et un Michael Gough très touchant...
Oui, B&R, ce n'est pas que:
- des voitures Matchbox qui roulent sur des statues géantes,
- le duo-titre qui surfe dans le ciel (ça, c'est une scène over the top!!),
- toujours le duo-titre qui cette fois, fait du slide sur le dinosaure gelé dans le musée,
- les Bat-gadgets toujours fort à propos (oh, mais Mr Freeze vient juste de se faire connaitre du monde? Qu'importe, B&R ont déjà des lames de patins à glaces dans leurs putains de boots !!!),
- la putain de Bat card ("Good Thru: FOREVER")
- Bane qui grogne ou qui répète le dernier mot comme un attardé mental,
- les chorégraphies de combats cheap à mort,
- les scènes cablées par des manchots atteints de Parkinson,
- les doublures hyper-visibles (mention particulière à celle de Silverstone)
- le love interest TOTALEMENT transparent car la majorité des scènes impliquant Elle McPherson ont été sabrées au montage, pour accélérer le rythme,
- le côté Campy de la série TV...
Non ! Il y a quand même aussi:
- Alfred qui se meurt lentement et silencieusement d'une maladie,
- Victor Vries qui ne rêve que de pouvoir soigner sa femme atteinte de, la même maladie que le majordome de Wayne,
- le côté sensuel de Poison Ivy (délicieuse Uma) mêlée à son excentricité,
- le caractère On/Off de Mr Freeze ("vas-y que j'te fais des blagues qui te refroidissent un mort plus vite qu'un cône glacé !" Vs "je veux sauver l'amour de ma vie"
- le côté Campy de la série TV;
Eh oui, Schumi a au moins réussi à honorer la série allumée des 60's avec:
- les situations abracadabrantes,
- le côté naïf de tous les personnages,
- le manque total de la moindre violence (Julie Madison devait se faire poignarder dans le dos par Ivy avec le même couteau qu'elle utilisera dans son combat avec Batgirl, mais le studio ne voulant pas "effrayer" le jeune public, la scène fut coupée au montage),
- quelques bruitages de cartoon...
Bien sûr, reste quand même les plans très (très) serrés sur les culs (serrés?) de Batman, Robinet et...Batgirl (ben oui, tout le monde en a pour son argent !!).
Alors oui, la légende veut que:
- Clooney rembourse les interviewers qui ont vu le film et se répand en excuses d'avoir aider à ruiner la franchise,
- Schumi refuse d'imputer le naufrage de ce film sur l'équipe du film (exceptés les dirigeants de la Warner, qui l'ont poussé à faire une pub immense) car il encense tous ses acteurs principaux,et pas plus au scénariste Akiva Goldsman (Schumi répète qu'ils ont travaillé sur le script à deux),
- Alicia a beaucoup apprécié de jouer avec Clooney ("He was so sweet to me, and kind. Really protected me and took care.") et Michael Gough ("He was a dream, and he and I had such a good relationship."),
- Uma s'est amusé comme une folle ("...playing the role of Poison Ivy was a nice creative experiment"),
- et Schwarzy en a profité pour décrocher le jackpot avec ses 25 $M de salaire...
Avec le recul, B&R est bien moins crispant que Batman Forever, où le tandem Carrey/Jones grimaçaient chaque seconde en vomissant leur réplique (+ la haine réelle de Jones envers Carrey, qu'il considérait avec fort mépris comme un clown minable).
B&R a une première partie très similaire au TV show feat. le regretté Adam West mais dès que Freeze apprend que sa femme est morte, le film plonge enocre plus bas dans le wtf total où plus rien n'a de sens: ni l'action, ni les réactions...
Il est d'ailleurs à noter que sans ce B&R impensable, il n'y aurait sûrement jamais eu le reboot made in Nolan et donc pas de BvS/JL non plus, car la franchise aurait continué à évoluer dans les eaux tièdes du film classé PG-13...
Merci qui ?