Si tout a été plus ou moins dit sur ce film dont 2016 aurait très bien pu se passer, on n’a pas assez insisté sur les ravages de la protéine à tout-va dont Henri Cavill et Ben Affleck ont fait les frais.
Si l'on vante souvent la capacité des acteurs à changer d'apparence pour un film en s'imposant une discipline de fer, il semble qu'ici on ait atteint un point de non-retour. Exit Christian Bale. Jake Gyllenhaal peut aussi aller se rhabiller. Rocky ? niveau 0 de la testostérone.
Batman v Superman, c'est une bonne dose d'hormones injectée à Schwarzy version 1970. C'est un cocktail de prot' journalier pendant 1 an à faire pâlir plus d'un culturiste overdosé. Alors certes c'est un film de super-héros, ils sont censés en jeter un max pour casser la gueule d’une grosse goule enfantée d'un méga-connard de Krypton et du sang d'un plumeau terrien. Mais le résultat est un peu déconcertant. Difficile dès lors de ne pas être interpellé par la carrure d'armoire normande de nos deux héros à cape.
Finalement, cette débauche de veines sur le point d’éclater, ce n’est pas sans rappeler Bullhead, dans lequel Matthias Schoenaerts se pique avec de bonnes doses d’hormones de cheval pour devenir une brute épaisse et labourer les champs tout en défonçant les peigne-culs de la campagne belge alentour. A méditer…
Dans tous les cas, il va falloir que le cinéma hollywoodien se calme un peu sur le régime bœuf aux hormones qu’il inflige à ses acteurs. Ce serait vraiment dommage de perdre toute une génération d’acteurs prometteurs dans une overdose collective.