Under the skin est une véritable découverte, un de ces films où l'on se demande: à quoi bon?
Que s'est-il passé dans la tête de son réalisateur Jonathan Glazer pour imaginer un tel scénario? Inutile de se poser la question car aucune réponse définitive ne peut être donnée: il n'y a qu'à se laisser porter. Et l'on se laisse facilement prendre au jeu dès les premières minutes du film: musique oppressante, Scarlett envoûtante et décors minimalistes font du générique un moment fort. Les plus cartésiens d'entre nous passeront néanmoins leur chemin, car ils ne sauraient trouver en Under The Skin une logique rationnelle. D'ailleurs, beaucoup considéreront ce film chiant, sans queue ni tête. Pour ceux-là, inutile de poursuivre l'expérience si les premières minutes ne vous ont pas convaincu car le film ne cesse de gagner en étrangeté.


L'intrigue se déroule en Écosse où une jeune extraterrestre (Scarlett Johansson) parcoure les rues et attire les hommes esseulés dans sa camionnette dont le tableau de bord fait penser à un vaisseau. Elle est aidée dans sa tâche par un inquiétant motard. Au détour d'une rencontre, elle apprend à découvrir le monde dans lequel elle vit.


Dans Under The Skin on découvre une Scarlett sous un nouveau jour au sommet de son jeu et dans un rôle très inattendu qui plus est. Cette étrange créature nous fascine, nous obsède au point de sentir son pouls s'accélérer au rythme lancinant d'une soundtrack aux petits oignons. Plus le film avance et plus l'on observe avec Scarlett de manière quasi aussi hébétée le monde qui l'entoure, ce monde qu'elle ne comprend visiblement pas. Les paysages lunaires voire lugubres d’Écosse font aussi leur petit effet: lacs encaissés entre des montagnes et plaines désertiques, forêts inquiétantes et cités ouvrières malfamées contribuent à renforcer l'étrangeté de l'ambiance.


En fin de compte, si vous vous laissez transporter par le film sans résister et tenter de se poser mille questions, Under The Skin constitue une expérience inédite qui vous ravira et vous laissera pantois. A voir donc.

Yann_Colnot
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films, Les meilleurs films de 2014, Les plus belles claques esthétiques et Les plus belles affiches de films

Créée

le 3 juil. 2014

Critique lue 499 fois

2 j'aime

La Lande

Écrit par

Critique lue 499 fois

2

D'autres avis sur Under the Skin

Under the Skin
Rawi
8

Poème érotique

Le film s'ouvre sur un oeil, un regard qui se forme, une langue qui se prononce maladroitement. Fond noir ! L'intérêt majeur de cette adaptation est son ACTRICE principale. A la fois très connue,...

Par

le 4 juil. 2014

130 j'aime

33

Under the Skin
Marthe_S
5

Une eau peu profonde

"C'est une eau peu profonde", dit un personnage de Claudel à propos d'un autre personnage, qui manifestement lui semble idiot. J'aurais voulu trouver une formule aussi mordante pour donner mon avis...

le 1 juil. 2014

122 j'aime

19

Under the Skin
Velvetman
10

L'habit ne fait pas l'humain

Under the skin est un film indéfinissable, parfois indéchiffrable. Un point lumineux s’agite autour de formes obscures. La musique se fait assourdissante, se pose alors devant nous, une sorte de...

le 2 févr. 2015

95 j'aime

9

Du même critique

Le Dictateur
Yann_Colnot
10

Chef d'oeuvre

C'est peut-être l'un des plus grands films que le cinéma mondial n'ait jamais pondu. D'ailleurs, l'académie des oscars ne s'est pas trompée en ne décernant pas moins de 5 petites statuettes à Chaplin...

le 24 mars 2015

4 j'aime

1

Notre jour viendra
Yann_Colnot
9

Les roux se rebiffent

On se demande ce qui s'est passé dans la tête de Romain Gavras pour écrire un tel scénario, mais on a là un film pour le moins original. Imaginez un peu: Rémy, un jeune homme un peu pommé n'a ni...

le 29 août 2013

3 j'aime

Under the Skin
Yann_Colnot
9

Prête-moi ta peau

Under the skin est une véritable découverte, un de ces films où l'on se demande: à quoi bon? Que s'est-il passé dans la tête de son réalisateur Jonathan Glazer pour imaginer un tel scénario? Inutile...

le 3 juil. 2014

2 j'aime