A peine annoncé, Batman v Superman : L'Aube de la Justice a réveillé les hystériques. D'abord le titre, volontairement racoleur, qui semble plus être celui d'un nanar tout droit tirée d'une série Z que du dernier poulain à 250 millions de pièces d'or de la Warner. Les récentes critiques assassines. Et surtout.. Surtout.. Surtout.. L'annonce de Ben Affleck pour enfiler les collants (ou plutôt l'armure) du Chevalier Noir. Un choix de casting qui a provoqué une montée d'hormones bien trop excessive chez les adeptes de DC Comics.


Alors après X mois d'attente, et maintenant qu'il est désormais projeté dans les salles obscures, que vaut donc ce fameux Batman v Superman ?


La réponse est.. que Batman v Superman: Dawn of Justice est bon ! Très bon. Bien supérieur aux innombrables bouses made in Marvel. Pas de "tout le monde il est beau", pas de "statut faussement cool" et surtout UNE PATTE ARTISTIQUE ! ENFIN ! Batman v Superman: Dawn of Justice est esthétiquement très beau et audacieux. Mention spéciale au traditionnel générique de Zack Snder en slow-motion. Enfin un réalisateur qui ose délaisser ses putains de travellings, pieds, steadycams pour filmer caméra à l'épaule. Zack Snyder l'avait déjà fait sur Man of Steel et avait donné un cadrage quasi-documentariste à son film. Il récidive. Ça fonctionne, j'applaudis donc telle une otarie à laquelle on vient de jeter du poisson.


Étonnamment, Batman v Superman: Dawn of Justice est presque une publicité mensongère. Le film a été vendu comme une orgie d'effets spéciaux ayant pour théâtre deux mecs plutôt vénère se foutre sur la gueule pendant 2 heures. Foutaises que diantre ! Le combat n'intervient officiellement que dans la dernière demi-heure et dure moins d'une dizaine de minutes. Évitant difficilement quelques longueurs, le long-métrage s'intéresse davantage au personnage de Batman. Son seul but étant de se débarrasser de Superman, vu comme une bombe a retardement capable d'anéantir l'humanité, et donc de rétablir le libre-arbitre. De livrer à nouveau les hommes à eux-mêmes sans qu'une force divine ne se doive de décider pour eux en sauvant les gens ou en combattant le crime.


Le terme "force divine" n'a d'ailleurs d'anodin, car Batman est presque une histoire de la Bible 2.0. Oui oui oui, parfaitement. La dimension religieuse jugule l'œuvre de Zack Snyder. Que ce soit pour "la résurrection" de Bruce Wayne enfant, dans le puits, que l'arme de Batman pour faire la peau à Superman soit une lance (du destin) ou encore


la "mort" de Superman enveloppé dans sa cape rouge. D'ailleurs le plan réunissant Batman, Wonder Woman et Lois Lane assise tenant dans ses bras le corps du défunt super-héros au centre du plan m'a rappelé le triptyque de La Descente de la Croix de Rubens.


Et évidemment, le film pose les jalons de Justice League. Après question scénar', certes, ne pisse pas loin et ne casse pas trois pattes à un canard mais on kiffe. Et même si je disais plus haut que le film ne se résume pas qu'à une série d'explosions, il est tout de même (extrêmement) généreux de ce côté là.


Surtout lors de l'affrontement avec Doomsday


Alors que Snyder avait été un peu trop dans la surenchère avec Man Of Steel, il a eu l'intelligence de ne pas commettre deux fois la même erreur avec Batman V Superman.


Côté casting, expédions vite fait Henry Cavill, qui assure très bien dans le rôle du fils de Krypton, et intéressons-nous aux gros poissons: Jesse Eisenberg et Ben Affleck. Les choix étaient culottés, mais, nom d'une pipe, ça valait le coup ! Jesse Eisenberg incarne un Lex Luthor (accompagné de la sosie de Fleur Pellerin) surexcité qui, évidemment, est la véritable salope de l'histoire. Au final si le personnage fout la merde, c'est presque par pure et simple distraction ! Ça vous rappelle le Joker ? C'est normal !


Ben Affleck maintenant. En vérité, mes frères et mes soeurs, je vous le dis, de la team #MichealKeaton #ChristianBale et #BenAffleck (oui, j'ai volontairement oublié les deux autres) je rejoins la dernière. Michael Keaton était extra mais trop propre, trop doux. Christian Bale bon était bon mais trop surestimé à mon goût, mais ceci n'était que le fruit de l'énorme boulot assuré par Christopher Nolan pour redorer le blason du Chevalier noir après que ce dernier ne se soit fait sauvagement violer à deux reprises par Joel Schumacher. Mais encore une fois ce Batman est très différent des autres. Ben Affleck incarne un Batman expérimenté, en rupture fondamental avec les valeurs judéo-chrétiennes de Superman. Ce Batman zigouille, fait vraiment mal, jure et enfin, est imposant. Ça change.


Le souci avec Ben Affleck est qu'il souffre du syndrome de Leonardo DiCaprio, tout comme ce fut le cas de Tom Cruise ou de Brad Pitt. Il s'agit d'un excellent acteur que la culture populaire, depuis Pearl Harbor, s'auto-convainc qu'il n'est bon qu'à jouer dans les films de midinettes. On parle quand même d'un mec de 43 piges qui a déjà reçu deux Oscars. Ce qui est bien plus que de nombreux acteurs ou réalisateurs de l'actuel Hollywood.

Martind_Aspe
8
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le 28 mars 2016

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Martin d'Aspe

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Batman v Superman : L'Aube de la Justice
Kelemvor
4

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