Voilà ce qui caractérise l'intrigue principale, à savoir l'intrigue amoureuse, mais aussi l'intrigue secondaire.
Au vu des autres critiques, je suis en train de me demander si ce n'était pas un problème de météo interne. J'explique le contexte. J'avais essayé de réunir un groupe de personnes pour regarder ce film (pour une raison particulière mais je ne détaille pas), à la fin il ne restait que moi et une fille. Je suis même resté paniqué jusqu'avant la séance quant à l'hypothétique présence d'autres (les avais-je loupés ? étaient-ils à un autre cinéma Odéon ? etc.). J'étais assez agité alors tout cela était très embrouillé. Bon. En outre, petit détail qui prendra son importance ensuite, il est vrai qu'il me semblait que la fille en question était un peu catho. Bon.
Mais quand même. Aussi délicate soit la situation, est-ce qu'un bon film est capable de me torturer comme Battle of the sexes l'a fait ? Et je pèse mes mots !
La raison particulière était liée au titre et au sujet du film : la bataille des sexes. C'était plus ou moins notre sujet de dialectique dans le cadre de ma licence de philosophie. Donc, eh bien, je m'attendais à ça. Au début ça partait bien. On voyait Billie Jean jouer pendant qu'ils annonçaient les noms des acteurs etc., et j'ai même apprécié l'effet stylistique (peu d'images par seconde et elles se "superposent", ceux qui ont vu le film pourront m'aider à mieux décrire ou nommer ce procédé). Puis, tout a capoté. Dès la première scène où Billie Jean se fait coiffer. J'ai ressenti le même agacement que quand voulant regarder un film en anglais sous-titré anglais, j'obtiens la version sourds et malentendants qui me préviens à chaque porte ouverte ou déclenchement de musique. L'écran tout entier nous criait dessus : "Il y a de la tension amoureuse dans l'air", tellement celle-ci était peu subtile et gnangnante (gros-plan sur les visages, arrière-plan flouté, on montre la coiffeuse plutôt parler voire soupirer, et caresser les cheveux, que faire vraiment son travail, arrive vite une réplique créant le quiproquo...). Ils auraient passé un filtre rose en forme de cœur que ç'aurait fait pareil.
Et ça continuait, encore et encore : il n'y en eut que pour l'intrigue amoureuse, pendant une grosse première partie du film. Alors je rongeais mon frein. Ce n'est pas que l'homosexualité de BJK soit un détail superflu, et au contraire je trouve crédit au film de l'avoir intégrée au film ; mais, c'était si peu subtil, ça ne cessait de prendre toute la place sans raison et sans efficacité... Et ils auraient pu en profiter pour donner raison à l'habilleur de l'équipe, disant "un jour nous pourrons être et aimer qui on veut" alors qu'il prend BJK dans ses bras, assurant ainsi la conjugaison définitive des deux messages du film. Pourtant, je vous jure, la façon dont c'était raconté me donnait plus de compassion pour le mari trompé (ben oui), infiniment gentil (comme le reconnaît l'héroïne) et ouvert, jusqu'à acquérir l'impassibilité d'un pot de fleurs, qu'à la femme volage (ben oui) qui se lance dans une aventure avec la première harceleuse (je veux dire fine séductrice) venue. C'aurait pu être, c'était sans doute en partie, dû à une recherche d'objectivité : ça tenait manifestement davantage de la maladresse. C'est qu'ils ne savaient comment installer de la profondeur dans ce film, il était plat, superficiel, du début à la fin. Il est présenté je crois comme une comédie dramatique ; le drame est dans l'histoire (et dans les répliques les plus misogynes du films, mais celles-ci sont tellement grossières et clichés... Peut-être réalistes, mais pas installées comme telles ; il aurait fallu par exemple un véritable intermédiaire entre d'un côté le commentateur qui ne démord pas une seconde de sa suffisance imbécile, et de l'autre le mari armoire-Ikea, le staff et les fans à 100% derrière les femmes), il n'est pas dans le film : quant à l'humour, il ne suffisait clairement pas à remplir le film. C'était de la pop américaine dans ce qu'elle a de plus insipide. À quelques exceptions près, comme la scène où les deux camps s'envoient des "Facts", les photos de la fin du film surtout une en particulier évidemment, et les blagues du dinosaure "vieux macho" qui sont tout simplement moyennes, disons correctes (surtout qu'une partie est déjà donnée dans la BO). Enfin, rien à dire du tennis, il n'y avait aucune grande inventivité, on jouait à grand renfort de coupés, sans doute pour faire durer l'échange (il faudrait vérifier le style de jeu de l'époque), et la façon de filmer ne m'a rien fait ressentir. - J'étais loin de vibrer devant le match de fin, alors que c'était, il me semble, ôtez-moi d'un doute, le sujet du film ? non ?
Bref. C'est parce que ce film me permettait ainsi l'expérience de l'apathie stoïcienne, que le petit pépin m'a autant tourmenté. La scène d'amour entre les deux femmes était tellement grossière, sans génie, que ça en devenait presque de la pornographie ; à la rigueur (parce que c'était soft) de la pornographie pour enfants (nouveau concept). J'exagère bien sûr, mais c'est comme ça que je le ressentais : j'ai passé la moitié du film à craindre le moment (qui n'est jamais arrivé) où la fille que j'avais invitée détournerait les yeux de l'écran (d'où la précision indiquée au début). Comme rien ne me captivait, je n'ai pas pu abandonner ce stress combiné à celui expliqué en introduction. Un film est censé emmener ailleurs, pourtant... Ca n'a clairement pas été le cas.
En tout cas avec moi. La façon de sauver le film dans mon optique est de l'appréhender comme subjective et circonstanciée. J'en ai conscience. Peut-être qu'un autre jour,
l'esprit tranquille, sous un beau ciel bleu,
j'aurais mis 2/10...

PaulNicollet
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le 26 nov. 2017

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Paul Nicollet

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