Je me sens un peu gênée de dire que je me suis plus ennuyée qu’amusée devant Battle of the Sexes. Le film regorge de qualités et apporte un détail historique, peu connu par ici, sur l’égalité des sexes. Toujours est-il que ce biopic m’a parut convenu et lisse, et surtout sans surprises. La bande annonce racontant largement les ficelles de l’histoire, il fallait donc se concentrer sur le match et l’histoire d’amour qui se compose en filigrane.
Les réalisateurs s’appuient sur la personnalité de ces deux monstres sacrés du sport, l’un en extravagance de lourdeur et de show à l’américaine, l’autre plus en retenue mais montant aux créneaux pour l’égalité. Cependant le film, qui transpose pourtant à merveille l’esprit des seventies, ne parviendra jamais à m’emmener dans le feel good movie ou, au contraire, dans une colère contre les propos machiste (la fille assise à côté de moi les a pourtant vécu avec passion en écumant sa rage à haute voix). Le film retrace bien une certaine pensée, mais aussi une idée de l’Amérique, notamment par l’organisation et l’intérêt qu’a suscité une telle rencontre ; mais moi je n’ai jamais bondi de mon siège, je n’ai jamais été en tension (il faut dire que je connaissait l’issue du match), ni même été touché par ce qu’on me proposait. Le scénario n’avait aucun effet sur moi, comme si les contours d’un énième biopic sans saveur ou sans plus de recherche avait pour effet de me rendre hermétique.
Et puis il y a la fameuse Billie Jean : c’est sans conteste le personnage le moins intéressant du film, au discours tout enjolivé d’une femme qu’on ne cesse d’admirer, alors qu’on a du mal à se rattacher à sa personnalité ; surtout quand le reste du casting est plus charismatique.
Convenu et sans surprise donc, mais allez-savoir pourquoi je m’en veux d’avoir raté le train des émotions ?