De boue et d'or
Le cinéma coréen n'a de cesse de le rappeler, le Japon fut le grand ennemi du pays du matin calme au XXème siècle, et c'est donc sans grande surprise qu'arrive en salles un autre film traitant de...
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le 12 mars 2018
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A la fin de la seconde guerre mondiale, l'étau se resserre autour du Japon. Plusieurs centaines de prisonniers coréens sont soumis aux travaux forcés dans la mine d'Hashima, sur une île au large du Japon. Aucun prisonnier ne s'en est jamais échappé.
Battleship island est un film de guerre coréen de 2018 réalisé par Ryoo Seung-wan.
D'après des faits réels, il raconte comment plusieurs centaines de coréens prisonniers des japonais seront contraints de s'évader pour sauver leurs vies après le largage de la bombe américaine sur Hiroshima et juste avant celle de Nagasaki.
Ce film est une réussite dans le genre. Crédité d'une durée de 2h15 minutes et d'un budget de 21 millions de dollars, le film remplit parfaitement son cahier des charges.
D'entrée de jeu, il situe parfaitement ses personnages clefs dans l'intrigue, mettant en relief Lee Kang Ok, chef d'un orchestre de jazz, sa fille So-Hee ou Choi Chil Sung qui va très vite s'illustrer en mettant "une raclée" au chef du groupe des coréens, plus soucieux de plaire aux japonais que de protéger ses semblables.
L'intrigue du film est assez fouillée. S'appuyant sur la psychologie des personnages, et créant parfois une urgence dramatique, le scénario tend à mesure que le film avance, et que les japonais sont de plus en plus en difficultés, à démontrer que le seul salut des coréens passe par leur évasion à bord d'un cargo désaffecté. Le film parvient également à mettre en lumière le parcours personnel des protagonistes comme l'amour filial qui unit Lee Kang Ok à sa fille So-Hee ou le parcours tragique d'une femme échouée sur Battleship Island, prostituée de force par les militaires japonais durant une grande partie de la guerre
Park Moo Young, un espion qui s'est introduit dans le camp, jouera un rôle capital dans la réalisation et l'exécution de ce projet.
Le film revient sur des faits historiques réels. Sans atteindre le degré de dureté du crépusculaire City of life and death sur l'occupation de Nankin par l'armée japonaise, le film montre des japonais impitoyables avec leurs prisonniers. Le directeur de la prison s'est spécialisé dans le détournement de fond, dépouillant les prisonniers de leurs maigres traitements et quand son adjoint prendra la suite, il n'aura de cesse que d'essayer d'exterminer ces mêmes prisonniers coréens jusqu'au dernier.
Accusé par certains journalistes japonais d'avoir réalisé un film anti japonais, le réalisateur a déclaré surtout avoir voulu montrer comment la guerre peut tranformer l'homme en monstre.
Le film se caractérise par un suspense croissant au fur et à mesure de la progression de l'intrigue.
Les personnages sont attachants et créent beaucoup d'empathie et d'émotion chez le spectateur notamment lors des nombreuses séquences dramatiques. Les personnages principaux du film sont héroiques (Park Moo Young) ou émouvants (So-Hee et Choi Chil Sung son père), parfois les 2.
Construit sur une réalisation efficace, bénéficiant d'une scène d'affrontement final épique et dramatique et d'un casting excellent (Soon Ham Kin vu dans Dernier train pour Busan, Jang Min Woon vu dans New World), Battleship Island est un très bon film de guerre. On ne peut que regretter qu'il soit si peu distribué (une seule salle à Paris).
Le film a rencontré un énorme succès en Corée du sud avec 6 millions d'entrées.
Ma note: 8/10
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Créée
le 22 mars 2018
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