De boue et d'or
Le cinéma coréen n'a de cesse de le rappeler, le Japon fut le grand ennemi du pays du matin calme au XXème siècle, et c'est donc sans grande surprise qu'arrive en salles un autre film traitant de...
Par
le 12 mars 2018
23 j'aime
4
Battleship Island est un film de guerre Coréen hélas très mal distribué en France (un seul cinéma quand j'étais allé le voir)... Mais quel dommage! Parce qu'on a devant nous un des tous meilleurs films de cette année, déjà!
En fait, si vous allez voir ce film, je vous conseille de vous amener avec une ceinture de sécurité pour votre fauteuil, car vous allez vous prendre une telle claque que vous risquez de finir sur le rang du fond à cause du choc.
En fait Battleship Island, c'est l'enfant secret de La Grande Evasion et Mad Max Fury Road. Si ce film était un gamin, il serait le genre de gosse prodige qui arrive sur scène et explique à ses camarades plus âgés comment faire du cinéma. La réalisation est nerveuse, brutale, avec une idée à chaque plan et des rares moments de calmes teintés d'une poésie... Dingue.
La photo impeccable vient rendre la claque encore plus puissante (cf l'introduction dans un noir et blanc parfait) et le montage suit, sans jamais nous perdre alors qu'on a sous les yeux une dizaine de sous-intrigues, de conspirations, de traîtres, de résistants, de corrompus, de faux-semblants.
Le film m'a tellement secoué que j'en oublie presque son sujet, qui pourtant est passionnant et digne d'être raconté : le traitement de prisonniers coréens par l'armée japonaise sur une île faisant office de prison et de mine de charbon. A ce jour, les japonais n'ont toujours pas reconnu les crimes de guerre commis là-bas. Quand on connait le sens de l'honneur à la japonaise et la rivalité avec la Corée (que le Japon a envahi plusieurs fois dans son histoire), on comprend un peu mieux.
Et les acteurs. Quels acteurs! Je n'en citerais aucun car tous sont géniaux dans ce film chorale. Pas une fausse note, pas une erreur de casting. Mention spéciale tout de même au père jazzman et à sa fille, véritable cœur du récit. On a une grande fresque de personnages variés qui chacun reflètent un visage de leur époque (le musicien père de famille, le gangster solitaire, la jeune femme exploitée...).
Une leçon d'histoire, de réalisation. Un film ambitieux. Regardez-le par tous les moyens et surtout, faites-en la promo si vous avez aimé! Le cinéma coréen dans son ensemble mérite de venir plus souvent franchir nos frontières!
NB : à ce sujet, bientôt une critique d'un film de mon réalisateur coréen favori, Hong Sang-Soo!
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2018, Les meilleurs blockbusters et Les films avec les plus belles scènes de batailles
Créée
le 27 mars 2018
Critique lue 931 fois
10 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Battleship Island
Le cinéma coréen n'a de cesse de le rappeler, le Japon fut le grand ennemi du pays du matin calme au XXème siècle, et c'est donc sans grande surprise qu'arrive en salles un autre film traitant de...
Par
le 12 mars 2018
23 j'aime
4
Bon réalisateur de pop daubes à la base tout de même (l'insupportable Arahan et le non moins daubesque City of violence... Voilà, voilà...), Ryoo Seung-wan, réalisateur d'action avant tout, prend de...
Par
le 12 avr. 2018
22 j'aime
7
A la fin de la seconde guerre mondiale, l'étau se resserre autour du Japon. Plusieurs centaines de prisonniers coréens sont soumis aux travaux forcés dans la mine d'Hashima, sur une île au large du...
le 22 mars 2018
13 j'aime
1
Du même critique
Mad Max. Ma saga cinématographique préférée. Je l'ai découvert évidemment avec sa trilogie menée par le duo George Miller à la réalisation et Mel Gibson dans le rôle de Max. Un bref résumé de mon...
Par
le 16 févr. 2018
7 j'aime
1
On pourrait croire le contraire, mais il n'est pas facile d'écrire sur son film préféré. On a parfois l'impression de désacraliser la magie du film en essayant de l'expliquer. Mais allons-y. La La...
Par
le 11 nov. 2017
6 j'aime
2
Ça y est, vous êtes installés dans votre fauteuil pour regarder le Woody Allen annuel. Il faut dire que du haut de ses 83 ans, le réalisateur et scénariste américain ne semble pas décidé à ralentir...
Par
le 13 oct. 2019
4 j'aime
8