Certains auront compris en voyant le ton inquiétant de l'affiche, Baxter n'a rien à voir avec des films comme Babe ou Entre chiens et chats qui mettent en scène des animaux parlants.
Car Baxter ne parle pas ou plutôt s'adresse directement au spectateur et c'est sur cet élément que repose le récit.
Le film suit le parcours du Bull-Terrier éponyme dans un lotissement ou il sera amené à changer de propriétaire: passant d'une dame dépressive a un gamin inquiétant.
Cependant, on n'est pas en présence d'un plaidoyer contre la maltraitance des animaux comme on pourrait le croire.
En effet, Jérôme Boivin instigue un malaise en mettant en scène un animal qui exprime des pensées (loin d'être positives) et des désirs (parfois malsains) : tour à tour flippant et attachant, Baxter se révèle être un animal terriblement humain,
Toutefois, si le film dérange profondément ce n'est pas uniquement à cause de son protagoniste principal mais aussi par sa mise en scène qui privilégie les couleurs sombres, par sa violence froide et surtout par la vision de l'humanité qu'il distille.
Ainsi, si le réalisateur et son scénariste (un certain Jacques Audiard !) montrent la cruauté de certains hommes envers leurs amis les bêtes, ils stigmatisent aussi les nombreux travers de la race humaine avec les commentaires de Baxter sur son entourage.
Frustrations, la lâcheté, sadisme, etc... Un tableau peu reluisant dont retiendra surtout une démolition en règle du mythe de l'enfant sage et innocent qui occasionne un final tétanisant.
Un film unique de par sa narration et qui rappelle un peu le cinéma de Gaspard Noé dans sa mise en scène mais aussi dans sa manière d'aller sonder l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus dégeulasse.
Une œuvre atypique: à découvrir !