Deux des trois sponsors de cette oeuvre sont chinois. Au cinéma, Gaumont Pathé qui nous souhaite une bonne année du Coq, seul lien qu'ils ont trouvé entre leur logo et leur nouveau principal investisseur. Pas de doutes, notre économie est en pleine mutation et les conséquences s'en suivront. Mais quand même, les chinois devraient regarder ce dans quoi ils investissent ici. La version non censurée nous gratifie d'un gag de près de 4 minutes autour d'une bite coincée dans un transat (avec Dwayne Johnson nous racontant une anecdote de sa vie sexuelle), Zac Efron tripote la teub d'un mort en plein cadre, bref, les temps forts créent d'inévitables moments de gênes qui sont durables, et dont l'insistance dans l'insoutenable finit par susciter le rire. Presque au même moment que les types en maillots de bain qui se marrent depuis le début en sirotant leur gobelet de bière remplie de glaçons. Cet objet est assumé et indéfendable, tout confine à la médiocrité, à l'image de l'usage incroyablement lourd que le film fait des ralentis (la justification qu'il leur donne est toutefois un gag réussi), mais c'est aussi un créateur de lien social, un fédérateur dans la régression, à l'opposé d'un God Bless America.
Notons ici les points positifs. On retiendra essentiellement la prestation de Dwayne Johnson, catcheur adepte de l'autodérision qui s'implique ici gentiment dans son rôle en faisant preuve du même charisme qui habite chacun de ses films. Zac Efron campe un bellâtre musculeux et condescendant qui va se faire humilier tout au long du film jusqu'à la maturité. Son personnage reste donc vulgaire et fade, mais son évolution le rend très légèrement sympathique. Les autres restent monolithiques dans leur statut de bimbo compétente ou de technicien compétant. C'est donc sans grande surprise qu'on traversera ce film, hélas ponctué d'effets numériques hideux (l'incendie de yacht et ses flammes numériques) et de vannes réchauffées (les quiproquos réguliers des dialogues).
Et malgré cette infamie, difficile de trouver le résultat dangereux ou pathétique, c'est juste volontairement ridicule, et voir tous ces efforts aboutir à Zac Efron qui se prend de la graisse de macchabée dans la bouche a un petit quelque chose d'indéniablement... suicidesquadesque. Bref, même si on crache sur le mouvement de la médiocrité, on sera tenté d'épargner celui ci. Après tout, que ferions nous sans nos sauveteurs favoris ?