Sauveteur sur la mythique plage de Baywatch, Mitch Buchannon (Dwayne Johnson) voit de sombres jours se profiler à l’horizon. En effet, il est contraint par son patron d’accueillir dans l’équipe de sauveteurs le vantard Matt Brody (Zac Efron), un ex-champion du monde de natation orgueilleux et impulsif. Or, venant de découvrir qu’un réseau de trafic de drogue s’était installé sur la plage, Buchannon va devoir faire équipe avec Brody pour le démanteler…
Se présentant comme une comédie d’action, Baywatch réussit un double exploit : échouer dans les deux domaines où il prétend exercer. De fait, le film de Seth Gordon souffre du syndrome Deadpool : il est un film qui se veut une parodie, mais qui, au fond, s’avère être exactement ce dont il croit se moquer. On se retrouve dès lors avec un énième film policier dans lequel le scénario et l’humour se contrent l’un l’autre. Aucune originalité, donc, dans ce récit digne du plus banal épisode de NCIS : Enquêtes spéciales (les personnages attachants en moins), qui cherche à nous choquer par des « blagues » salaces qui n’arrivent jamais à décrocher le moindre sourire chez un spectateur qui se demande ce qu’il fait là.
En outre, les personnages sont tous des stéréotypes sur pattes : le gros geek maladroit, les jolies filles un peu nunuches mais pas trop qui sont là juste pour faire rêver le spectateur – et qui y réussissent –, le héros drôle, cool et charismatique, qui réussit tout ce qu’il fait et que tout le monde admire… Comme on est dans une comédie, on pourrait croire que ces stéréotypes sont présents pour qu’on puisse se moquer, mais hormis l’introduction de chacun de ses personnages, effectivement teintée d’une vague autodérision légèrement amusante, non. Passée cette introduction, Baywatch oublie immédiatement qu’il est une comédie pour se concentrer sur des scènes d’action sans aucun enjeu, et filmées sans aucun génie.
Bref, hormis deux ou trois fulgurances, rien à sauver de ce divertissement au pire graveleux et au mieux quelconque, ni fait ni à faire. Comme on aime bien Dwayne Johnson, on ne lui en veut pas trop de s’être impliqué dans cette panade, mais s'il pouvait ne pas nous infliger ça trop souvent, on lui en saurait gré…