Dans un pays d'Afrique de l'Ouest en proie à la guerre civile, un jeune garçon voit sa famille massacrée. Il se trouve alors dans les rangs d'une brigade rebelle, et va devenir un enfant soldat. "Beasts of no Nation" évoque sans concession un sujet difficile, et tristement bien réel. Le parcours infernal de cet enfant (interprété par un jeune et poignant Abraham Attah) est construit de manière à la fois crédible, touchante, et dure.
On y voit également sa relation avec son "Commandant", leader charismatique et père de substitution, qui cache un guerrier sanguinaire. Celui-ci est incarné par un Idris Elba sobre et imposant, convenant parfaitement au rôle. Sur la forme, Cary Joji Fukunaga propose des plans lents et des images travaillées (la photographie exploite à merveille les décors de petites villes d'Afrique et de jungles), mélangées à des séquences prenantes en caméra à l'épaule fluide pour les scènes de batailles.
Une belle mise en scène, pour un thème qui glace le sang. "Beasts of No Nation" est donc un film fort, qui aurait mérité de sortir en salles.