Il y a quelques mois j’ai fais un cauchemar absolument horrible, tellement que je me suis réveillé en sursaut. Mais au réveil j’avais deux sentiments contraires en moi, le premier classique, d’horreur et de peur pour ce que je venais de vivre, le deuxième, c’était un sentiment d’excitation et de fascination. Je me suis dis “mais comment mon cerveau peut créer un truc aussi tordu ?” Ce film, c'est un peu un joyeux cauchemar pendant 3 heures, surfant sur nos anxiétés et les maux de notre société, exagérés et grossis au possible.

Beau is afraid part avec un background différent que Midsommar et Hérédité, il est tout d’abord un court métrage de 2011, déjà extrêmement dérangeant (comme la plupart des courts métrages de Aster) qui était sur YouTube à un moment et supprimé depuis la sortie de Beau is afraid. Aster devait en faire un long métrage, mais ne trouvant pas de producteur, il s’est alors penché sur la création d’un projet plus bankable, orienté horreur, Hérédité, une réussite qui l’ayant propulsé au devant la scène lui permet aujourd’hui de sortir ce film plus personnel, qu’il a mijoté depuis tout ce temps.

Aster décrit lui-même ce film comme une odyssée, se déroulant dans une version “clown maléfique” de notre monde. “Notre monde est horrible, mais le monde du film l’est juste un peu plus”. 
Le film tourne globalement autour de la relation mère-fils, complexe d'oedipe, castration par la mère blabla, sujet que trop abordé au cinéma et un peu boring pour moi mais bon, Ari n'a pas choisit ces mommy issues et faut faire avec... Il reprend aussi des thèmes qui lui paraissent chers car déjà abordés dans ces films précédents, comme l'hérédité ou le fanatisme. Y'a des trucs sympas à creuser, comme le thème de la surveillance (bracelet, caméra, psy), la vision de l'amérique avec la famille modèle du suburb, le concept de double enfermé au grenier aussi, j'ai bien aimé l'omniprésence de la mère personnifiée à travers l'omniprécense de l'entreprise-conglomérat "MW", la métaphore est cool, bref plein de trucs

J'aime le fait que le personnage n'évolue pas tout au long du film et ne se remet jamais en question, chose voulue par Aster. Sa situation ne change jamais vraiment, son sort ne s'améliore pas, et comme dans ces précédents films, Aster condamne et rend coupable son personnage à la fin. ça donne l'impression que c'est pré-destiné, comme dans les tragédies grecques où tout est écrit d’avance.

C'est le genre de film où il se passe énormément de chose et peu est expliqué, c'est au spectateur de s'amuser avec la matière qu'on lui offre s'il le veut, j'ai un peu eu le même sentiment avec France de Bruno Dumont. Il partage avec ce film des longueurs qui sont quand même assez voir beaucoup pesantes dès fois, ce qui m'a empêché de rentrer à fonds dans le film. J'ai aussi un peu de mal avec les films surchargés qui demanderaient plusieurs visionnages pour "vraiment" les comprendre. Malgré cela les différentes scènes et différents lieux s'enchaînent bien. Aster est aussi beaucoup trop symbolique par moment et c'est un peu gros (cf le gros truc dans le grenier), comme dans ces films précédents, mais bon on fait avec. ça reste un réalisateur talentueux et intriguant, que je continuerais à suivre avec plaisir

chronically
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le 25 août 2023

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