Beau, personnage paranoïaque, est en compagnie de son psychologue lui posant des questions sur la relation entretenue avec sa mère qu'il reverra bientôt. Pensif, le spécialiste note dans son carnet "GUILTY", et lui prescrit un nouveau anxiolytique à prendre impérativement accompagné d'eau. Ainsi démarre l'épopée de Beau, qui fera tout pour rejoindre sa mère. L'on peut s'attendre à un simple voyage farfelu d'un homme fou ne percevant pas le monde comme les autres, mais il n'en est rien. Durant l'intégralité du visionnage, les mêmes interrogations subsistent : Beau est-il réellement innocent, ou est-il coupable ? Tous les personnages qu'il rencontrera sur sa route, spirituelle comme physique, le blâmeront de milles et unes abominations. La mort semble constamment être à ses trousses. Les personnes auxquels il s'adresse ne semblent pas comprendre ce qu'il dit, ni percevoir la même chose. Le point de vue de ce film est-il donc bel et bien réel, ou n'est-ce que le fruit de l'imagination de Beau, abreuvé par les médicaments et autres joyeusetés ? S'ajoute à ceci des flashbacks de son enfance, des rêves, ainsi que des contes, mettant encore plus de doute sur la véracité de cette épopée. Pourtant, Beau croisera une femme le considérant comme son fils, qui lui laissera un mot lui indiquant de ne pas s'incriminer. Mais celui-ci finira malgré tout au tribunal, et finira par mourir pour ses péchés.
De nombreux thèmes sont abordés, et notamment la question des médicaments. Ceux-ci sont consommés tout le long du récit par divers personnages semblant poursuivre leur décadence. La mère de Beau, richissime fondatrice d'une grande entreprise, vend différents produits qui seront affichés sur le mur de sa maison : traitement pour les troubles de l'attention, pour l'acné, mais également pour les ventes immobilières. Les médicaments ne seraient donc qu'une façon pour les entreprises de s'enrichir, et ne feraient qu'éloigner les malades du monde réel.
Enfin, le thème de la toxicité d'une relation mère-fils semble être le point central de l'histoire. La mère de Beau aurait alors orchestré toute cette épopée et sa mort, tel un Truman Show ?
Beau is Afraid, malgré ses scènes pouvant être divertissantes voire amusantes, demeure dans une ambiance oppressive, le spectateur apercevant à travers les yeux de Beau un monde sans sens, sans empathie, violent, qui ne le comprend pas et ne le comprendra probablement jamais.
En somme, une œuvre qui nous retourne dans tous les sens, nous bouleverse, nous interroge, et l'on se perd dans ce chemin que tente de prendre Beau avec difficulté.