L'arrivée d'une nouvelle recrue parmi un bataillon de soldats français basés en côte d'Ivoire déchaine les passions, aussi bien du côté du commandant que du colonel.
Beau travail est un film que je voulais découvrir, parce qu'il a une côte énorme du côté des critiques américaines, et bizarrement pas tellement ici. Il ne faut pas s'attendre à voir de la guerre, mais plutôt à de la préparation, la réfection de foutes, l'entrainement, l'attente, l'ennui... Même si je ne suis pas très fan, il faut avouer que Claire Denis sait très bien filmer les corps, dont elle s'attarde lentement sur les musculatures, sur la peau, et on croirait voir des paysages. Ou d'ailleurs ces derniers, tout blancs, semblent comme sortis de la Lune. De plus, la narration est plutôt audacieuse, passant régulièrement du flash-back au flash-forward, car tout le récit est issu de souvenirs du colonel, joué par Denis Lavant, qui est rapatrié en France pour une raison expliquée dans le film.
Mais pour le reste, cette narration assez lente, ces scènes dansées ou qui évoquent clairement des chorégraphies de soldats, j'avoue y avoir été peu sensible, voire même au bord de l'ennui. C'est dommage parce que les qualités plastiques du film sont là, les acteurs comme Grégoire Colin ou Michel Subor dégagent une puissance, c'est une histoire qui ne m'a que peu touché.
On ne peut pas plaire à tout le monde, s'est sans doute dit Claire Denis, c'est une démarche que j'apprécie, mais ça n'est guère pour moi.
Cela dit, vu le tropisme de la réalisatrice pour l'Afrique (ou elle a tourné White Material), j'aimerais découvrir son premier film, tourné au Cameroun, Chocolat.