Le théâtre de Shakespeare vous paraît trop sinistre ? Cette adaptation de "Much Ado ABout Nothing" vous réconciliera peut-être avec le dramaturge ! Car il ne s'agit ni plus ni moins que d'une comédie romantique universelle, avec des dialogues en anglais ancien.

On y découvre une série fourberies amoureuses, le temps de quelques jours dans une villa italienne. Un prince bienveillant et sa cours cherchent à se jouer de deux grandes gueules qui se haïssent, en les faisant tomber amoureux l'un de l'autre. Tandis que le beau-frère crapuleux du prince veut faire capoter un mariage entre deux tourtereaux.

Ce qui ressort avant tout, c'est l'atmosphère plaisante et enjouée. Déjà, il faut souligner les très beaux décors ensoleillées : l'ensemble a été tourné dans une magnifique villa toscane (bien que l'action se déroule en Sicile).

Surtout, l'optimisme et l'humour planent en permanence, malgré certains événements très sérieux. Ceci grâce aux dialogues pleins de finesse et de drôlerie. Par contre, comme souvent chez Shakespeare, il faudra un très bon niveau d'anglais pour saisir toutes les nuances. Moi-même j'ai du passé à côté d'un certain nombre de vannes...

Et évidemment, les acteurs y sont aussi pour beaucoup ici. Là-dessus, le film affiche une distribution aussi prestigieuse qu'improbable. On retrouve l'inévitable tandem Kenneth Branagh / Emma Thompson. Dont les échanges piquants et les tourments amoureux sont particulièrement délicieux quand on sait qu'ils étaient en couple à l'époque.

Kate Beckinsale, alors débutante, forme un beau couple niais en toile de fond avec Robert Sean Leonard. Denzel Washington est un choix étonnant mais totalement payant, en prince dont la présence charismatique et bienveillante chapeaute les personnages. Tandis que Michael Keaton se lâche complètement en justicier imbu de lui-même, et en réalité profondément inefficace.

Par contre, carton rouge pour Keanu Reeves. Oui oui, vous avez bien lu, Keanu Reeves est là aussi ! Il a le mérite de ne pas renouveler son affreuse tentative d'imiter l'accent british, vue dans "Bram Stoker's Dracula" l'année précédente. Il joue ici avec l'accent américain, et affiche sans subtilité des airs de grand méchant. Autant l'acteur convient souvent aux rôles d'andouille ou de héros dépassé ou placide. Mais lui faire incarner un méchant théâtral, ce n'était pas l'idée du siècle...

Je soulignerai enfin la mise en scène de Kenneth Branagh, vivante et ensoleillée elle-aussi, loin du statisme du théâtre. Avec entre autre un joli-plan séquence en guise de fin (décidément, après "Henry V", Branagh est adepte du procédé !).

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le 14 janv. 2024

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Redzing

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