L'histoire se passe en 2000, dans la forteresse de Beaufort, située au Liban, et détenue par l'armée Israélienne, qui maintient ce poste par l'entremise d'un jeune officier. C'est une place conquise près de vingt ans plus tôt qu'il faut sauvegarder à tout prix, malgré les ennemis invisibles et les bombardements qui empêchent une réelle contre-attaque.
Sorti en 2008, Beaufort avait fait sensation auprès de la critique pour montrer d'une part un aspect méconnu de la guerre au Liban, mais aussi pour parler de gens qui n'existent pas, à savoir ces soldats qui attaquent régulièrement ce fort, composé de quelques soldats, pour la plupart assez jeunes et se demandant ce qu'ils font là. D'où la sensation de huit clos qui arrive très rapidement, avec quelque chose de très beau, qui confère presque au fantastique, qui sont ces longs couloirs peu éclairés ; inévitablement, j'ai pensé à des films comme Solaris ou Alien, qui montraient eux aussi ce sentiment d'enfermement. Ainsi que ce qui se passe à l'extérieur, ces bombardements, jusqu'à une scène finale où on peut se dire "à quoi bon ?".
Ne vous attendez pas à voir dans Beaufort un film de guerre frénétique, mais plus sur l'attente, sur l'ennui (que de manière ironique, il fait très bien passer, les deux heures se ressentent), et un travail vraiment soigné au niveau de la mise en scène et de la lumière qui tire vers l'ocre.
Récompensé de part et d'autre, Joseph Cedar n'a pas depuis pas vraiment confirmé, mais en tout cas, Beaufort montre un aspect plutôt méconnu dans le film de guerre.