Holly et Messer se détestent mais sont contraints de se rencontrer régulièrement car Alison,la meilleure amie d'Holly,est mariée à Peter,le meilleur pote de Messer.D'ailleurs,ils sont parrain et marraine de Sophie,le bébé de leurs amis.Jusqu'au jour où ceux-ci meurent dans un accident de voiture et que leur testament stipule qu'ils désirent que Messer et Holly s'occupent de l'enfant en pareil cas.Les deux ennemis vont alors devoir s'installer chez les défunts et élever conjointement le bébé.On a une petite idée de la façon dont ça va se terminer.Trois ans après "En cloque mode d'emploi",revoici donc Katherine Heigl aux prises avec un pignouf irresponsable et encombrée d'un marmot inattendu.Du reste,la ressemblance des titres français des deux films n'est pas fortuite.Le personnage de dragueur tendance mufle que joue ici Josh Duhamel n'est pas très éloigné de celui qu'incarnait Seth Rogen dans le film d'Apatow,et la carriériste freak control qu'interprète Heigl est assez proche de celle qu'elle jouait dans "En cloque".Qu'en est-il de ce "Bébé mode d'emploi"?Objectivement,c'est pas mal.Les dialogues sont souvent drôles,les personnages sympathiques,de bons morceaux musicaux accompagnent opportunément les scènes,Heigl et Duhamel sont beaux et leur jeu est efficace,et l'irruption du drame absolu,de surcroit traité avec justesse,au sein de cette comédie romantique introduit même une note d'originalité.Alors d'où vient que le produit ne soit pas vraiment convaincant et qu'on reste extérieur au film?Sans doute au manque de crédibilité du scénario,aux réactions aléatoires des personnages,à une narration parfois trop elliptique.Se superpose à tout cela un tenace sentiment de déjà vu,car beaucoup de romcoms ont précédemment raconté des histoires identiques sur le fond.Même la forme n'est pas neuve,remember Diane Keaton dans "Baby boom" en 87,qui se trouvait elle aussi en charge d'un nourrisson non désiré.La manière dont les personnages évoluent laisse songeur,particulièrement celui de Messer.Certes,il est de notoriété publique que la paternité,ça vous change un homme,mais là c'est excessivement rapide et radical.Ce mec,décrit au début comme l'archétype du connard grand format,se transforme subitement en papa poule et en amoureux transi.La vitesse à laquelle Holly et Messer passent de la haine polie à l'amour fou a également de quoi surprendre.S'ajoute au bilan négatif la série de gags usés concernant les joies du pouponnage,avec les inévitables couches souillées et puantes,les régurgitations d'aliments en pleine face et les méthodes sans effet pour calmer les cris de la gamine.