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En en attendant si peu, on finit par être surpris par pas mal de petites choses avec ce film de Ferdinando Cito Filomarino (et ça commence avec ce nom !).


Une surprise d’abord agréable parce que le casting est de choix. Avec un John David Washington jouant un fugitif légèrement halluciné, sa démarche un peu dégingandée par moment et sa forte tendance à toujours vouloir sauter de trop haut. Une Alicia Vikander en apparition éclair, le compas dans l’oeil pour dessiner les coeurs et nimbée par l'amour investi qu’elle porte à son Beckett. Puis, de nulle part, surgit Vicky Krieps, que l’on connaît de Phantom Thread sous la caméra de PTA et plus récemment vue dans Old sous celle de Shyamalan. Son rôle est secondaire mais elle souligne et nourrit par moments, de par son jeu, l’effarement suscité chez le spectateur.


Une surprise encore un peu plus étonnante devant le cristallin des images, très léchées, sous la direction photo de Sayombhu Mukdeeprom qui travaille aussi avec Apichatpong Weerasethakul (à venir Memoria) ou encore Luca Guadagnino (Call Me By Your Name). On a ainsi droit à d’amples prises de vue, en second plan, des paysages sauvages helléniques et une retranscription d’Athènes proche du sol, au contact du pavé, de la crasse et des tags. Tags très nombreusement soulignés comme pour nourrir l’ambiance complotiste dont se pare le film à travers un jeu de symboles et d’inscriptions qui n’ont sûrement pas beaucoup à voir avec l’histoire mais que le film reprend à son compte notamment en faisant rimer tout cela avec les nombreuses affiches d’un enfant disparu, central dans la mise en route des évènements.


Une surprise qui se confirmera encore davantage avec le fond de l’affaire, ici une conspiration à la Jason Bourne. Si celle-ci elle ne révolutionne rien dans sa narration, son exécution n’en est pas moins efficace à coup de retournements à pas très feutrés et d’échanges de coups en milieux exigus pour faire monter la tension. Et si on finit par trouver cette histoire assez classique, la scène finale, dynamique et émotionnelle, opérant en bout de course un retour jusqu'à l'origine d'un petit dessin au creux d'une paume, laisse tout de même un très bon souvenir de délicatesse lorsqu’on quitte le film.


Bref, c’est rare mais la plateforme qui fait dudum réussit pour une fois sa sortie hebdomadaire avec un film efficace, travaillé dans ses images et sa montée des péripéties, sans grandes effusions certes mais avec un allant surprenant.

-Thomas-
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le 13 août 2021

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Vagabond

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