Comment ça je n'ai toujours pas écris de critique de Beetlejuice?
Cela fait maintenant bientôt 7 ans que ce film est entré dans ma vie, m'introduisant à la filmographie de Winona Ryder et renforçant mon intérêt pour Tim Burton et le gentiment gothique.
Profitant d'une rediffusion au cinéma, il était peut-être temps pour moi de faire une petite critique d'un film de mon top 10 actuel, d'autant plus qu'il est rarement apprécié à sa juste valeur. Etant donné que c'est la troisième fois que je le vois au cinéma, l'avis que j'ai n'est pas vraiment surprenant. Cette critique a donc pour unique intérêt de partager ma passion pour ce film.
Beetlejuice, c'est cet univers macabre et glauque découvert dans un torrent d'humour grinçant et d'horreur kitsch, au milieu duquel trône le talent de Winona Ryder. Que ce soient la maison et la maquette du village ou le monde des morts, les décors gardent une cohérence tout du long et offrent un cadre bienvenu à l'histoire. Celle-ci réussit le tour de force d'être à la fois classique et originale, notamment par le kitsch et l'extravagance de ses personnages. La fantaisie tout le long de l'œuvre se mêle parfaitement aux quelques scènes horrifiques et donne un aspect léger au tout, sans pour autant tout dédramatiser.
Il faut dire que de nos jours, personne n'aurait songé à traiter le deuil de cette manière. Certes, la question du suicide revient souvent dans des scènes plutôt tristes, mais il est rare que le film souhaite que l'on s'apitoie sur le sort de ses personnages. Et c'est tant mieux d'ailleurs: le trio du couple et de Lydia Deetz fonctionne parfaitement et on se surprend à leur souhaiter que le bonheur.
Le personnage joué par Winona Ryder est évidemment mon favori, et a débuté une longue passion pour cet archétype féminin de la "strange & unusual" woman, qu'elle seule sait incarné à la perfection, que ce soit là, dans Heathers ou même dans Stranger Things. A ce titre, la fin est sans doute parmi les plus réussies et les moins frustrantes que je connaisse. Tim Burton a sans doute cédé à la facilité en montrant tout ce beau monde heureux, mais les personnages sont si attachants qu'ils ne méritaient sans doute que ça au regard de la joie fantaisiste qui parcoure l'œuvre.
Les autres personnages gravitant autour du trio méritent aussi quelques mentions honorables. Tous s'en sortent très bien, et les dialogues mettent très bien en valeur chaque caractère. Certaines phrases bien senties témoignent d'ailleurs d'un très bon travail sur l'humour et la cohérence du film. J'avais oublié à quel point le film était drôle, et par ailleurs à quel point il arrivait à flirter avec le salace sans tomber dans la vulgarité. Un tour de force que l'on doit aussi au traitement de Bételgeuse, incarné par un Michael keaton survolté et assisté de sons cartoonesques du plus bel effet.
J'adore Beetlejuice, je ne changerai sans doute jamais d'avis sur ce film qui m'a tant marqué alors que je découvrais le cinéma. Merci Tim Burton, et merci Winona Ryder. Que vaudra la suite? Je croise les doigts...