J'ai toujours eu une préférence pour Burton lorsqu'il n'utilisait pas encore tous ses effets numériques et qu'il faisait du vrai cinéma. C'était peut-être parfois plus moche, moins lisse, mais ça témoignait d'une sincérité qui semble aujourd'hui perdue de a part du réalisateur.
Beetlejuice, deuxième film du réalisateur, tape en plein dedans. Là où deux personnages cherchent à effrayer, comme Tim Burton chercherait à effrayer son public, ils appelleront à l'aide un Michael Keaton méconnaissable et excellent, censé symboliser les effets spéciaux. Ainsi, le film trouve tout son intérêt lorsqu'on associe la débrouillardise à la jeunesse du numérique. On constate cependant deux phénomènes : le premier, c'est que Burton semble avoir oublié peu à peu toute la débrouillardise, et surtout, lorsqu'on regarde le film aujourd'hui, c'est fou comme tous les passages en numérique sont devenus inregardables.
Pour ce qui est du film, c'est surtout une comédie qui s'égare un peu dans le scénario mais qui se maintient aux moyens d'un excellent casting (et ça me fout toujours un coup de nostalgie de voir la tête de Jeffrey Jones, un symbole du cinéma de mon enfance.... Le genre de gueule qu'on reconnaît sans connaître). Un divertissement court, rythmé, et efficace. Je pense inutile d'en redemander.