Il est toujours bon de revoir ses classiques pour corriger les déformations mnésiques que favorisent le temps et le rebranding (faut bien vendre des animes et des goodies) : non, Beeteljuice n'est pas un fieffé coquin un peu crado, et oui, c'est le véritable méchant du film aux tendances d'agresseur sexuel. Cela n'en fait pas pour autant un personnage inintéressant, d'autant que Michael Keaton donne tout ce qu'il a, et bien plus, pour en faire le vendeur de bagnoles le plus déglingos qui soit. Pour le reste, le film demeure bourré de bonnes idées en tout genre : la scène de danse envoûtée ne vieillit pas d'un pouce et met en exergue le talent des acteurs... et à plus petite échelle, les tentatives infructueuses de hantise drapée demeurent hilarantes. Et quel thème musical !
Néanmoins, le plaisir n'a été que partiel tant les défauts me sont apparus plus prégnants : malgré tous les rebondissements, le rythme est un peu mollasson par moments, sans doute en lien avec un montage hasardeux, et la fin est très précipitée, avec une résolution trop facile. Et si le traitement plus burtonien que ça tu meurs porte les nombreuses qualités de Beetlejuice, il en est aussi la limite, avec une approche très naïve et une écriture simpliste des personnages (entre le couple de jeunes amoureux simplets et l'adolescente émo-goth "j'aime la mort"...). Allez, la critique du capitalisme insubmersiblement résilient reste sympa.
Un autre mérite de ce revisionnage est d'avoir éveillé en moi la curiosité de sa suite, et surtout de sa gestion des pièges qui se présentent à elle.