En mettant de côté son premier long-métrage qui n'avait rien à voir avec tout ça, Beetlejuice introduisait donc l'univers macabre et délirant de Tim Burton...
Et rien que pour ça, cette comédie d'épouvante vaut le détour.
Suite à un accident de la route assez ballot, un jeune couple (l'excellente Geena Davis et l'un peu moins convaincant Alec Baldwin) croit retourner sain et sauf dans sa demeure, mais découvre très vite que la vie de fantômes sera sa destinée. Problème : ils ne peuvent plus sortir de leurs pénates sous peine de se faire dévorer par un serpent de sable en mode cerbère.
Bien sûr, suite à leur mort, de nouveaux habitants sonneront à la porte de leur demeure déjà très convoitée avant leur disparition... Il s'agira d'une famille de bobos américains dont seule la fille (la jeune Winona Ryder) au look gothique aura la capacité de voir les deux fantômes, qui dans un premier temps feront tout pour leur faire quitter les lieux par des moyens aussi gores que loufoques.
Personnellement, j'ai quand même trouvé que le film mettait du temps à s'installer, et ce n'est pas l'apparition presque ridicule du fameux Beetlejuice (un Michael Keaton méconnaissable), qu'il faudra nommer 3 fois, qui changera la donne... Heureusement, le gros dégueulasse se rattrapera par la suite, même si bon, un paquet de ses vannes ont quand même beaucoup vieilli...
Ceci dit, l'idée de la maquette où il crèche s'avère excellente.
Car finalement, c'est dans la salle d'attente des fantômes que Tim Burton exploite le mieux son univers, entre un réduit de la tête hallucinant, un écrabouillé de la route pas très encombrant, et une équipe de footballeurs américains plus stupides les uns que les autres, la galerie de portraits post-mortem a quelque chose de follement jubilatoire.
La séance de spiritisme se révèlera pour moi comme l'autre grand moment du film.
Du coup, Beetlejuice s'avère être un premier essai très intéressant avec beaucoup d'originalité, d'humour noir, de décors fantaisistes et d'effets spéciaux maîtrisés, mais il lui manque aussi un scénario plus complet parce que ça finit quand même beaucoup trop vite comme histoire...
Et si malgré ce sentiment de dénouement bâclé, le film se regarde encore bien aujourd'hui, il m'a beaucoup moins fait rire - et peur évidement - que lorsque j'étais gosse.