Ma critique vidéo sur Beetlejuice Beetlejuice
Auriez-vous imaginer que Beetlejuice aurait eu le droit à une suite autant de temps après la sortie du premier opus ? Une suite qui, à la base, était déjà prévue peu de temps après la sortie du premier mais qui a eu du mal à voir le jour. Aujourd’hui, Tim Burton a voulu renouer avec la meilleure période de sa filmographie et sortir la suite d’un personnage culte d’un film d’horreur tous public avec de l’humour macabre. Retrouver Beetlejuice tant de temps après pourra plaire à certains comme en effrayer d’autres pour des raisons compréhensibles mais que vaut réellement cette suite ? En vrai, la suite est plutôt correcte voir sympathique pour ce qu’elle propose malgré des gros problèmes qu’il est difficile d’ignorer.
Positif
- Lydia (Wivona Ryder) est aujourd’hui une médiatrice du paranormal avec son émission TV mais qui a des difficultés familiales avec sa fille et sa vie pour laquelle elle stresse avec le possible retour de Beetlejuice. En même temps, vu ce qu’elle a traversé dans le premier opus, ce n’est pas très étonnant de voir qu’elle a peur de celui qu’elle a failli épouser de force par le passé. En tout cas, son développement la rend intéressante ici avec sa vie qu’elle aimerait mener et sa fille qui a des difficultés avec elle.
- Astrid (Jenna Ortega) est la fille de Lydia mais celle-ci ne semble pas l’accepter. Malgré que sa mère l’aime, elle la repousse souvent depuis la mort de son père, ce qui peut se comprendre. Elle souffre de manquer d’attention par rapport aux fantômes et ses réactions sont logiques.
- Rory (Justin Theroux) est le manager de Lydia et son futur fiancé. C’est un homme qui veille sur elle mais pense plus au don de Lydia qu’à sa santé. On voit venir que c’est un sale profiteur avec elle et qu’elle devrait le larguer mais il a son rôle à jouer pour le développement de Lydia.
- Beetlejuice (Michael Keaton) est un bio-exorciste avec une affaire qui marche mais qui n’a jamais oublié la femme qu’il a failli épouser et dont il aimerait toujours le faire, Lydia. C’est un être détestable et instable avec un humour très sombre mais réussi et qui porte le film à lui tout seul (moins que le premier mais quand même). En tout cas, Beetlejuice est toujours aussi bon en antagoniste et c’est bien de le voir un petit peu plus mis en avant ici.
- Dolores (Monica Bellucci) est l’ex femme de Beetlejuice, c’est une dévoreuse d’âmes qui avait été découpée par Beetlejuice et qui souhaite le retrouver afin de lui prendre son âme pour de bon. Une antagoniste menaçante dès son apparition et avec un design intéressant, c’était bien parti avec elle au début.
- Les effets spéciaux ne sont pas ce que Tim Burton voulait mettre en valeur, tout comme le premier opus, et ça passe. Les effets spéciaux de ces moments peuvent faire un peu vieillots mais, en vrai, apportent un petit charme lié au premier opus qui peut passer en fonction des personnes. Après, ça reste mieux fait que certains effets spéciaux de certains films sortis avant lui.
- La relation mère-fille qui se développe entre Lydia et Astrid n’est pas mal. Une fille en froid avec sa mère à cause de sa célébrité et de son don qui l’empêchent de s’occuper d’elle et une mère un peu perdue et traumatisée par un être répugnant de son passé qui la harcèle toujours, c’est une bonne idée, y compris par rapport au père qu’elles regrettent toutes les deux.
- Le jeu d’acteur passe plutôt bien. La majorité des performances sont qualitatives et on sent que la plupart se sont réellement investis avec plaisir. Certaines performances passent un peu moins que d’autres mais ça reste du bon jeu dans l’ensemble, notamment Michael Keaton qui est toujours aussi investi.
- Le long-métrage commence par le générique culte avec des plans aériens de la ville jusqu’à ce qu’on retrouve Lydia avec sa fameuse émission. On voit que Lydia a fait du chemin malgré qu’elle a l’air encore traumatisé par Beetlejuice et on a envie d’en voir un peu plus sur la suite de l’histoire.
- Le retour de Danny Elfman pour les musiques qui est un peu moins inspiré mais dont les musiques restent correctes. Réentendre les anciennes musiques marchent bien, les nouvelles passent et les quelques morceaux en copyright aussi. Donc, les musiques passent sans être exceptionnelles.
- En terme d’évolutions, ce sont surtout Lydia et Astrid qui évoluent. L’une par rapport à sa vie menée qu’elle accepte sans broncher et son traumatisme, l’autre par rapport à son passif avec sa mère et son père qui lui manque. Ce sont deux évolutions assez intéressantes.
- En terme d’univers, on a quelques nouveaux éléments pour élargir un peu l’univers qu’on connaît déjà, notamment avec le fameux train des âmes et ses conditions. Certes, on peut voir ça comme peu mais ça reste un léger élargissement qui passe assez bien.
- En regardant bien, on peut y retrouver des références sympathiques du premier film avec certains détails. Pas de référence qui nous sort du film, juste quelques références ici et là pour ceux qui reconnaissent, dont certaines qui ont un sens plus profond.
- Mine de rien, c’est rare mais Tim Burton a réussi à nous faire quelques séquences horrifiques un peu marquantes. Peu de scènes sont ainsi mais on sent que ces moments d’horreur sont travaillés (tout en restant tous public).
- En terme de costumes, ça reste qualitatif. Les costumes sont travaillés et chacun d’entre eux définissent bien les personnages ainsi que l’époque d’où certains viennent en particulier. En tout cas, les costumes sont assez sympathiques.
- En terme de symbolisme, il y a également des bonnes idées. On a ce que représente le père d’Astrid pour elle et Lydia, le traumatisme de Beetlejuice pour Lydia ainsi que son métier… Bref, il y a du symbolisme travaillé ici.
- Les décors proposés restent fort sympathiques. Ceux de la maison et de son extérieur restent assez jolis et les quelques nouveaux qu’on y voit ne sont pas trop mal non plus quand on les découvre pour la première fois.
- Sans être grandiose en terme de mise en scène, ça fait le café. Alors oui, Tim Burton a une mise en scène plus simple maintenant mais ça reste une mise en scène assez correcte malgré tout.
- Mine de rien, le long-métrage arrive à nous surprendre sur pas mal de points lors du premier visionnage. On arrive à être surpris par ce qu’on découvre au fur et à mesure des choses.
Négatif
- Si on devait parler de deux personnages assez inutiles, ça serait Délia (Catherine O’Hara) et Wolf Jackson (Willem Dafoe). La première est surtout là pour faire des blagues avec son « art » sous une forme plus poussée et devenir rapidement soûlante. Quant au deuxième, c’est un acteur qui doit faire le flic et s’amuse à jouer le chef de la police, pourquoi ? Pourquoi en avoir fait un acteur qui est un peu has been ? Pourquoi ne pas avoir assumé qu’il est le chef de la police de l’autre monde ? Surtout qu’on le voit surtout essayer de se mettre et jouer son rôle et refaire l’acteur studio, c’est du gâchis.
- Un certain passage du long-métrage sera en animation, probablement pour justifier l’absence de Jeffrey Jones (pour des bonnes raisons mais renseignez-vous pour comprendre pourquoi). Le souci, c’est que cette animation fait un peu vieille et moche. Même si c’était pour éviter sa présence, ce n’était peut-être pas la peine de le faire en animation.
- Sachant que la bande-annonce nous vendait qu’on serait plus dans l’autre monde que dans le monde réel, il y aura de quoi être un peu déçu de ce coté là. En effet, la majorité du long-métrage se passe dans le monde réel et très peu de temps dans l’autre monde, ce qui est de la publicité mensongère par rapport à la promesse de la bande-annonce.
- Quand l’humour est avec Beetlejuice, ça va, on arrive à rire avec lui quand on aime l’humour assez macabre. Par contre, quand il s’agit de Délia qui prend pas mal de place avec son humour, là on déchante. Franchement, elle prend beaucoup de temps pour faire de l’humour dispensable et c’est vraiment regrettable d’avoir fait ça.
- On a quelques moments inutiles dont on aurait pu se dispenser pour raccourcir le long-métrage, comme les moments « d’art » de Delia ou les moments en mode acteur de Jackson. C’est un détail mais les scènes marchent mieux quand elles servent réellement l’histoire ou le développement des personnages, pas là.
- La tension aurait pu être meilleure malgré quelques moments horrifiques pas trop mal, mais non. Même si on est surpris deux ou trois fois, c’est difficile de ressentir de la tension pour nos personnages, même en étant attaché à eux.
- Qu’est ce que c’est que cette fin ? Franchement, la fin nous laisse sur un goût amer. Alors oui, les films d’horreur peuvent avoir des mauvaises fins, mais là cette fin est un peu problématique, non ?
- Si l’ex de Beetlejuice a un design et un certain intérêt en terme de menace, son final est d’une grande déception ! C’est un détail mais, sincèrement, elle aurait du avoir un meilleur final que ça.
- Question émotion, on peut dire que ça manque et que ça n’a pas été assez poussé. A part une ou deux petites scènes, on a pas de réelle grande émotion à ressentir ou alors elle n’est pas assez forte.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Dolores arrive au mariage pour reprendre l’âme de Beetlejuice et Astrid ouvre un passage pour qu’un serpent de sable apparaisse. En soi, jusque là ça va, sauf que quand le serpent regarde Dolores et Rory, ils restent immobiles comme des débiles en se faisant dévorer. Pour Rory, ça peut passer, mais pour Dolores, elle aurait du se faire avoir moins facilement que ça, quitte à ce que Beetlejuice joue plus sur ses transformations et ses costumes pour qu’elle tombe enfin dans le piège. Dolores aurait mérité une bien meilleure mort que ça pour la menace qu’elle était.
On en apprend un peu plus sur le passé de Beetlejuice. Il a été pilleur de tombes et a rencontré Dolores dont ça a été le coup de foudre jusqu’à ce qu’ils se tuent mutuellement. Est-ce que ça justifierait le fait qu’il doit se marier avec une femme à tout prix ? Même si, ici, il est encore amoureux de Lydia, probablement parce qu’elle a été la seule femme à lui avoir résister.
Pour ceux qui se demandent, Adam et Barbara ne hantent plus la maison car ils ont trouvé une faille pour pouvoir partir plus tôt, c’était surtout pour justifier le fait qu’ils n’aient pas repris les acteurs (qui ne pouvaient plus paraître jeunes) et ça passe comme justification, surtout quand on voit qu’Astrid et Lydia sortent du monde des morts par une faille aléatoire.
Dans les personnages inattendus, on a Jeremy qui est en vérité un fantôme psychopathe qui a échangé la vie d’Astrid contre son retour au royaume des vivants pour tuer à nouveau. C’est une bonne justification narrative sur la manière dont Astrid a atterri là-bas et ça lui apprendra à se méfier des garçons vu qu’il était son premier crush.
Au final, Beetlejuice Beetlejuice n’est pas une suite grandiose qui témoigne du grand retour de Tim Burton mais c’est une suite correcte qui se regarde. On peut être déçu si les attentes sont grandes mais, en toute honnêteté, il est certain que Tim Burton ne reviendra pas à des films aussi excellents que celle de la période des années 90 (et un petit peu 2000). On a une bonne mise en scène, des décors travaillés, des musiques sympathiques, des personnages bien développés et un jeu d’acteur efficace. A coté, il est vrai que certains personnages sont inutiles, que l’humour est discutable (quand ce n’est pas Beetlejuice qui en fait), que la bande-annonce a été un peu mensongère et que ça manque de réelle tension. Enfin, encore une fois, ça reste une suite qui se regarde tout en restant correcte.