Alors que les premières images apparaissent et que la BO de Danny Elfman résonne, on se sent délicieusement plonger dans l’univers unique et reconnaissable entre tous de Tim Burton. Je me suis fait une fête de retrouver plus de 30 ans après notre irrévérencieux Beetlejuice. Nul doute qu’il est éternel, il est inchangé : drôle choquant, imprévisible, bourré d’énergie. Ses mots claquent, son horrible figure enchante, sa gouaille fait mouche.


Dommage que le scénario ne soit pas à la hauteur du retour à la vie de ce personnage repoussant et attachant. Il y a beaucoup trop d’intrigues qui s’emmêlent et les plus intéressants n’ont pas été les plus creusées. Je regrette tout particulièrement que le formidable personnage de Monica Belluci, Delores, n’ait pas été plus approfondi. L’actrice est saisissante en « poupée » démembrée et recomposée, rappelant le personnage similaire, mais positif, dans The Nightmare Before Christmas. Ce personnage redoutable participe à l’ambiance générale mais son rôle est beaucoup trop secondaire. De même Willem Dafoe, toujours génial quel que soit son rôle, mais sous exploité. A côté de cela, le jeu d’actrice de Winona Ryder m’a déçue. Je ne l’ai pas trouvée convaincante, je n’ai pas eu envie de m’attacher à elle. Winona ne semble pas avoir réussi à véritablement investir son personnage. Pour le reste, il y a une quantité de personnages mais tout est trop survolé.


Malgré ce bémol, le plaisir a bien été au rendez-vous grâce à la magie visuelle de l’univers Burton. Le scénario est d'ailleurs secondaire, ce qui prime c'est cet univers fantasque, fou, halluciné, démentiel. Quelques scènes sont particulièrement réussies comme les séquences avec le serpent du désert, clin d’œil humoristique à l’univers beaucoup plus sérieux de Dune. Les séquences dansées dans le métro qui conduit au delà de l’au delà sont plutôt réussies. Beetlejuice Beetlejuice reste donc un bon moment dans l’univers chaotique et fouillis du monde des vivants et des morts. À la surface ou dans les tréfonds, il est recommandé de rester constamment sur ses gardes et de ne pas faire trop vite confiance aux personnes rencontrées.


Malgré cette relative déception, je me sens prête pour un 3e volet !

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le 3 oct. 2024

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abscondita

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