Bon je n'ai pas boudé mon plaisir pendant le premier visionnage en avant-première.
Oui Burton n'a pas perdu la main quant à l'inventivité qu'on lui connait. Il est bien de retour après sa dépression post live-action Dumbo mais pour combien de réalisations encore. Le réalisateur nous ramène à l'univers de son film de 1988 qu'il a ici superbement étendu 36 ans après grâce à une multitudes de trouvailles (jeux de mots, séquences narratives, playbacks, citations musicales etc). Il essaye aussi de se rattacher à faire les effets spéciaux à l'ancienne (hélas les effets en stop-motion sont quand même plutôt lissés numériquement). L'autre vétéran Danny Elfman réarrange élégamment ses compositions du premier film avec toujours plus de thérémines, chœurs, cuivres et percussions. Et puis évidemment on retrouve aussi la maquette.
Les personnages de retour dans cette suite n'ont pas perdu la main : Micheal Keaton (Beetlejuice) s'éclate en retrouvant son rôle de crapule de l'au-delà. C'est lui la grosse attraction du film. Wynona Rider (Lydia Deetz) est peut-être un refflet de Burton (vendue à la télévision pour ses émission paranormales comme Burton est vendu à Netflix avec le pastiche de son propre style Mercredi, mais qui revient. Et puis il y a Catherine O'Hara reprenant son rôle de Delia Deetz, personnage le plus hilarant (après Beetlejuice) de cette suite tellement elle va loin dans ses délires artistiques. On retrouve même le personnage de Charles Deetz (plus joué par Jeffrey Jones condamné au début des 2000s pour pédophilie) dans une forme plutôt particulière.
Et puis il y a les nouveaux personnages : Jenna Ortega n'en fait pas des caisses étonnamment (pas comme dans Mercredi et Scream). Il y a Justin Theroux qui est assez drôle. Willem Dafoe joue un flic de l'au-delà, pastiche de l'Inspecteur Harry (je crois, sinon donnez-moi la ref) aussi rigolo. Tim Burton a offert le rôle de la méchante ex-femme de Beetlejuice à sa nouvelle muse après (Wynona Rider, Sarah Jessica Parker, Lisa Mary Presley, Helena Bohnam Carter et Eva Green), Monica Belluci qui est délicieuse. Enfin il y a Danny de Vito en concierge, lui aussi rigolo le temps d'une scène. Et puis il y a Bob.
Là où le film pêche un peu, c'est malheureusement le scénario. L'histoire met du temps à démarrer le temps de réunir la famille Deetz. Le film ne fait pas non plus la part belle à la présence de certains personnages créé pour cette suite (ex : celui de Dolorès la méchante n'ayant sûrement guère plus de temps à l'écran que son homme dans le premier film qui tenait ce rôle d'antagoniste). Hélas le politiquement correct frappe aussi (Beetlejuice à perdu sa perversité qui faisait pourtant le sel de son personnage). L'explication de l'absence du couple Maitland (censé rester 125 ans dans la maison) de l'intrigue est balayé d'une facilité déconcertante. Enfin le dénouement du film fait un peu redite avec l'original.
Malgré ces défauts sur lesquels je chipote, je sens qu'il faut prendre ce film comme un plaisir coupable. N'étant pas parfait, tous les créatifs autour du film ont eux carte blanche par les studios. Avec autant de cœur mis à l'ouvrage je ne peux que vous encourager un visionnage de ce film.