Quand l’ancien et le nouveau Burton se marie inutilement

Un film de Tim Burton , c’est comme une boîte de Chocolat ?, on ne sait jamais sur quoi on va tomber (cf FG) , cette phrase s’affirme depuis quelques années chez le réalisateur américain , en effet , du drame Big Eyes en 2015 au comte Enfantin "Miss Peregrine" en 2016 tout en passant chez Dinsey pour le remake Dumbo en 2019 , jusqu’à la réalisation de quelques épisodes de la série « Wenesday » en 2022 Tim Burton a su faire changer son image de réalisateur punk , marginale , poétique , émouvant pour devenir depuis « Alice au pays des Merveilles » en 2010 , un réalisateur a blockbuster insipide , un nom , une marque , une star et non un artiste voir un génie ( selon votre serviteur ) de l’ombre comme à l’époque d’ Edward au Mains d’argent ou de Ed Wood , une suite de carrière qui fait étrangement penser à son cultissime homologue Jhonny Depp.

Ainsi , Burton s’est décidé depuis quelques années à sortir d’une zone de confort qui lui allait (soyons honnêtes ) assez bien voir parfaitement , mais qui ne fut synonyme de bon film , car une certaine lassitude a envahi Burton depuis ses quelques films ce qui lui valut de faire une pause de 5 ans ( si on compte seulement sa filmographie) afin de revenir dans sa zone de confort avec la suite de Beetlejuice s’intitulant « Beetlejuice Beetlejuice » 36 ans après le premier , une forme d’aveu d’échec de la part du réalisateur de 66 ans face aux derniers échecs commercial cinématographique , ainsi pour cette suite Burton opte pour de l’ancien et du nouveau : le retour de Winona Ryder , Michael Keaton et Catherine O Hara était attendu, mais avec une pointe de nouvelle fraîcheur avec la nouvelle coqueluche de Burton , la talentueuse et mystérieuse Jenna Ortega , l’oublié Justin Théroux (surprenant de le voir chez Burton) ou encore la magnétique cadavérique et nouvelle femme de Burton Monica Bellucci

Mélanger le neuf et le vieux , c’est bien de cette manière qu’on pourrait parler de ce long métrage tant il paraît être surprenant par bien des aspects mais aussi vieillot , classique voir plat . Une dichotomie se créer entre Le monde des vivants et celui des morts , un style chère à Burton qu’il arrive à caractériser par les très divertissantes et nombreuses scènes du monde des morts , à la fois fantastiques , drôles , kitsch , grinçant et parfois gore ( oui ! Gore avec surprise ) jusqu’à son paroxysme avec la présence de Beetlejuice campé par un Michael Keaton toujours aussi jouissif et excentrique (au moins un rôle que n’aura pas eu Jhonny Depp chez Burton ) , ce monde imaginé par Burton il y a 36 ans reste un pur moment de divertissement toujours curieusement attractif et délirant qui laisse cependant un arrière-goût amer car le film propose très peu de nouveauté de ce côté , en effet tout cette partie n’est qu’une resuser, une repomper des décors du film de 1988 sans grande surprise hormis la scène du train vers l’au delà ( un pur moment musical) ou celui d’un cour passage dans un désert , (une référence aux récents films DUNE de Denis Villeneuve ) ainsi de cette partie , très peu de nouveauté mais on reste tout de même surpris de la générosité créative que peut encore insuffler Burton , lui qui n’avait plus véritablement proposer de grandes visions artistiques depuis « Sweeney Todd » en 2007 (film sous côté) malgré son sympathique remake de « Frankenweenie » en 2014 soit depuis 10 ans , on sent tout de même la Ressurection d’un ancien Burton celui du Burton salle gosse qui aimer tacher , provoquer et non l’artiste qui s’est conformer dans des blockbuster insipides , peut être fallait il revenir pour lui à ses premiers désirs de jeune réalisateur afin de lui permettre de , si ce n’est nous faire rêver , de nous plonger dans une monde loufoque et coloré , cet ancienne vision va se côtoyer tout au long des scènes du monde des morts mais qui cependant ne peut être sauvée par le reste du film très mou voir ennuyeux à certains moments , cet ennuie provient essentiellement de certaines sous intrigue très mal écrites et très peu pertinentes ( intrigue Astrid et son copain ) ( la relation entre Lydia et Rory) ou encore l’intrigue policière insignifiante avec le personnage ancienne star d’Hollywood devenue flic campé par Un très bon Willem Dafoe mais qui , cependant ne sert en rien à l’intrigue , tellement a rien qui l’aurait pu même être coupé du montage tant il ne sert que de figuration , en parlant de Figuration voici la championne toute catégorie du problème de sous exploitation le plus fatale , celui de Monica Bellucci en grande antagoniste cherchant à tout prix la vengeance par la mort de son ancien mari Beetlejuice ressuscité en marié cadavérique ( ref Noces Funèbres ) , la grande attente du film ne fut que véritable déception et sous exploitation qui aurait pu donner un style explosif , une Monica Bellucci ressuscitée façon Frankenstein devenant Terminator éradiquant tout sur son passage , cela ne fonctionne que sur le temps d’une blague , d’où son explication absolument ridicule sur les intentions de la marié , tellement ridicule qu’on pense à première vue simplement à un gros mensonge de Beetlejuice avant que n’arrive la solution finale pour la vaincre faisant office de « deux ex machina » mélangé avec « un fusil de Tchekov » très discutable dans un climax créatif mais trop vite expédié nous laissant avec un arrière-goût en nous disant : « Tout ça pour ça ? »

Concrètement pourquoi refaire une suite 36 ans après sans jamais ne faire avancer ses personnages dans leurs intrigues, leurs peurs , leurs doutes , sans trop peu les faire évoluer et ajouter des personnages pourtant très bien interprétés ( Justin Théroux , Monica Bellucci , Willem Dafoe ) mais qui ne servent strictement à rien dans l’intrigue , on repense seulement a Jenna Ortega qui , de la même manière que Keaton dans le monde des morts , arrive assez facilement à duper tout le monde par son visage a la fois joviale , idyllique mais très Burtonien façon ado punk marginale et amusante tout en ne tombant jamais dans les clichés stéréotypés qui assure ainsi a l’actrice de 21 ans une carrière assurée après son rôle dans Mercredi , les nouveaux "Screams" et celui de ce film

Assurément le film crée donc un certain mélange entre cette volonté créatrice de Burton sur beaucoup de passage extrêmement bien réalisés nous laissant avec ce sentiment qu’il s’agit du petit enfant sale gosse qui revient dans l’imaginaire de Burton et celui du nouveau filmant avec une certaine mollesse les passages dans le monde des vivants sans grande surprise avec un sentiment malheureux pensant qu’il est peut-être temps pour lui de raccrocher , qu’il a su marquer le cinéma d’une pierre noire tellement sombre qu’elle en garde encore des traces après plus de 30 ans faisant partie de ces grands qui ont déçu ( Depalma , ridley Scott , besson ) , ce mélange très étrange nous laisse avec un arrière-goût de mi-figue mi – raisin dans lequel le film assure un certain divertissement entre les blagues noires , les décors colorés , la grande présence de musique pop mais devient irritant lorsque presque aucune surprise n’est à la contribution de Burton nous basculant dans un piège d’intrigues mal écrites et bancales sous-poudrés de référence parfois un peu lourdingues nous laissant dans un sentiment circonspect ou aucune boucles n’est achevé ou terminé ou la fin de Beetlejuice 2024 résonne de la même manière que Beetlejuice 1988 ce qui nous amène a dire à Burton si il était à côté de nous :

« OK Tim , c’est sympa, mais pourquoi avoir fait ça ? … et surtout, pourquoi 36 ans plus tard ? »

SQUA
6
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le 23 sept. 2024

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