Le petit Jésus Marvel à la rescousse

Attendu comme le Messi par certains, redoutés comme la peste par d’autres (votre serviteur), il fut néanmoins perçu comme un véritable événement cinématographique de l'été, ramenant un Hugh Jackman ayant signé ses lettres de noblesses en Wolverine, ressuscité à la vie par la magie du Multivers et de l’ânerie scénaristiques que nous sert Marvel depuis bien trop longtemps, c’est malheureusement ce genre d’ânerie qui à sûrement fait réfléchir le géant américain et Kevin Feige de pleinement se remettre en question après les échecs artistiques et commerciaux de Ant-Man Quantumania et The Marvels .

Une remise en question… Pas vraiment, enfin... disons une tentative de faire ramener les fans de la première heure par le retour de Wolverine luxueusement vêtu de son costume original X-men jaunâtre des comics de très mauvais goût (selon votre serviteur) tout en promettant surprise, réjouissance et amusement tout au long de ces 2h et 7 minutes.

Ainsi, la tête d’œuf sanguinolente à la langue bien pendue et son copain griffu à la mine patibulaire sont-ils les sauveurs du naufrages à la fois artistiques et économiques de la maison des idées ?

Eh bien… C’est une réponse en demi-teinte.....en effet, malgré des immenses raisons de vouloir détester ce film, ce qu'il représente et ce qu’il fait : son hypocrisie de vouloir dézinguer à tout prix Marvel tout en sachant que chaque idée résulte de l’acceptation du grand patron Feige, de sa volonté de faire ressusciter l’un des plus iconiques héro des X-Men après une puissante conclusion, dans l’inquiétude de tout vouloir désamorcer façon Deadpool sans ne jamais prendre aucun enjeux au sérieux puisque c’est Deadpool et son brossage de quatrième mur, cependant ..... on ne peut enlever à ce film une grande générosité dans ce qu’il veut montrer et ce qu’il veut faire, "surprenant" est bien le mot que l’on pourrait accorder à ce film tant la crainte espérer de voir Deadpool piétiner à tour de rôle les personnages de la franchise X-men, Wolverine en premier, cette inquiétude se fait rapidement mettre aux oubliettes tant le film fait ressentir l’amour de ces personnages, l’ionisation et l’hommage jusqu’à son générique de fin (no spoil), on sent à travers ce film une sorte de véritable conclusion à l’arc X-men commencé il y a plus de 20 ans qui n’a jamais véritablement réussit a conclure tout les Arc de la Saga X-Men hormis la purge que fut "Dark-Phoenix" en 2019 enterrant définitivement la Saga. Toutefois , on sent ici une volonté de tourner la page et ouvrir celle des X-Men façon MCU ce qui a pleinement surpris votre serviteur, tout en y insufflant une grosse dosse de caméo très surprenant que certains ont su attendre par les innombrables théories faites à son sujet qui se révéleront à la foi véridique et parfois complètement à l’ouest.

D’autres craintes était à prévoir tel la volonté de Hugh Jackman de revenir après Logan en Wolverine, encore une fois toutes les craintes furent balayées d’un revers d’un coup de griffe tant Jackman arrive à capter toute l’image par son aura et son charisme lorsqu’il apparaît à l’écran n’ayant rien perdu de sa superbe musculature et de sa bestialité lorsqu’il attaque, mention spéciale à une scène dans la voiture ou Hugh Jackman donne tout ce qu’il a dans le cœur nous faisant rappelant les meilleurs moments de Logan ou de la franchise X-Men , son charisme remportant tout sur son passage, on regrettera cependant certains passages en CGI absolument immondes et la volonté de ne pas assez développer le sentiment de culpabilité et les sombres pensés de ce Wolverine, son histoire ressemblant beaucoup trop à celle d’Old Man Logan faisant office de répétitivité entre les deux films, il n’en empêche que le voir à l’écran accompagné de sa tenue et de son célèbre casque découpant, massacrant a la chaine une dizaine d’ennemies sans restriction d’âge façon Logan fait extrêmement plaisir à voir rappelant ainsi la réunion de Spider-Hollande, Spider-Maguire et Spider-Garfield dans No Way Home.

Cependant, il faut admettre que le film se repose beaucoup trop sur ses caméos et ses personnages plutôt que sur celui de son scénario partant dans tout le sens sous un gloubi-boulga d’explications chronologiques incompréhensibles cassant assurément le rythme du long métrage, il faut ainsi attendre une bonne trentaine de minutes pour que le film se réveille et se dise qu’il n’est pas ici pour Blablater, mais de remplir son contrat de pur divertissement réjouissif, délirant sans aucun contraintes si ce n’est celle imposée par Marvel incluant : une méchante oubliable au charisme insipide, aux scènes d’actions sans aucune forme de volonté et de risque artistique, aux ralentis clichés, aux musiques rébarbatives style pop 80 (mention spéciale cependant à la musique "Hells Bells" de AC/ DC lors du premier combat très cool et changeant de style musical), jusqu'a la fastidieuse belle morale hollywoodienne et sa naïve happy end, restant cependant son côté sale gosse vulgaire et ses hectolitres de sang réussissent pleinement à faire rentrer Deadpool dans le MCU avec honnêteté et générosité.

Ainsi comme le dit Wade Wilson, Marvel réussit à prendre ses désirs pour des réalités ou plutôt nos désirs pour des réalités, tout en sachant que ce film ne réussira pas à changer le cours de l'histoire de Marvel mais qui, cependant lui assurera surement un beau milliards aux box office mondial, garantissant ainsi une réussite commerciale, le film restant généreux, jouissif, mené tambour bâtant par ce duo comique, absolument réjouissant parfois long, trop bavard, mais permet cependant de divertir ses spectateurs en nous donnant ce que nous voulions sans jamais se foutre de nous, ce qui est déjà pas mal pour le Marvel Moderne...

De cette manière, personne n'y pensait, mais Deadpool ou plutôt Ryan Reynolds est véritablement le petit Jésus Marvel !