Tout le monde s'accorde à dire que Tim Burton s'est égaré en chemin depuis les excellents Dark Shadows et Frankenweenie et il est vrai que ses dernières œuvres manquaient autant de panache que d'inspiration. On pouvait donc voir Beetlejuice Beetlejuice comme une note d'intention du fameux réalisateur de revenir à l'essence de son cinéma à savoir l'amour de l'artisanat et la glorification des marginaux. Parce que oui, Beetlejuice Beetlejuice assumait totalement ses effets pratiques à base de maquettes, de maquillages, de marionnettes, de décors en dur et de stop motion d'autant que les rares effets numériques s'avéraient d'assez mauvais goût ; un choix audacieux suivant la nouvelle tendance du No CGI qui remet à l'honneur les effets spéciaux à l'ancienne apportant finalement plus de relief que le numérique. Après le film ne réinventait pas la roue et se contentait juste de reprendre l'univers de son grand frère avec sa dimension réelle aussi fade que terne et sa dimension au-delà à la fois pleine de fantaisie et très colorée, on y retrouvait également la même histoire autour de Beetlejuice et de Lydia Deetz et la même satyre de la société capitaliste confinant parfois à de la vulgaire redite. Nonobstant ces quelques écueils Beetlejuice Beetlejuice représentait le meilleur long métrage de Tim Burton depuis Dark Shadows, fourmillant de trouvailles visuelles intéressantes et renouant avec le cinéma artisanal irrévérencieux qui avait fait le succès du réalisateur depuis ses débuts en 1985 jusqu'à 2012.