Behind locked doors, avec sa durée d'une heure seulement et ses acteurs qui ne font pas partie des plus connus, annonce une série B comme il y en a tant, souvent un peu ennuyeuses, parfois offrant un regain d'intérêt au détour d'une scène qui densifie un personnage, ou d'une mise en scène qui magnifie l'action. Car on attend quand même de Boetticher une certaine qualité.
Or, bonne surprise, le film a mieux à offrir. Des dialogues savoureux offrent à l'inévitable scène de drague du détective privé une légèreté bienvenue, l'intrigue intéressante renvoie au plus tardif - et plus ambitieux, bien sûr- Shock corridor, et donc offre une réelle originalité pour un film de 1948, Richard Carlson est très bien. Les amateurs de nanars s'amuseront de la présence de l'imposant Tor Johnson. Cerise sur le gâteau, l'intéressant rôle de Lucille Bremer, bien loin des stéréotypes de la femme dans ce genre de film, qui aura un rôle bien plus important que de simplement faire valoir le sex-appeal du héros masculin, ce qui généralement n'échoit qu'aux "femmes fatales"/ "garces".
Plein de bonnes raisons donc, de regarder Behind locked doors, auquel on pardonnera un peu de faiblesse dans le scénario au vu des indéniables qualités.