Belgica, c'est l'histoire de Jo, un jeune flamand qui ouvre son bar mais qui peine à faire face aux responsabilités et aux galères qui en découlent. Il demande alors l'aide de son frangin Frank, qui mène une vie bien rangée dans laquelle il s'emmerde un peu.
La fratrie réunie a plein d'idées pour se développer. Et ça marche, à tel point que le bar devenu également un lieu de concert, doit bientôt se délocaliser dans des locaux plus grands. Les fêtes qui s'y déroulent font un carton dans la région et le lieu ne désemplit plus.
Frank vit une seconde jeunesse qui deviendra vite une véritable drogue, lui faisant perdre pied et l'éloignant de ses responsabilités de père de famille.
Plutôt prévisible dans son scénario, le film de Felix Van Groeningen nous conte l'âge d'or puis la chute d'un lieu hype (fictif) de la Belgique du début des années 2000. Si le film ne surprend pas vraiment pour son histoire, il est en revanche servi par une brochette d'acteurs talentueux qui permet au spectateur de se passionner pour les succès et déboires du Belgica et de leur impact sur les protagonistes.
Impossible également de ne pas parler de la musique, élément essentiel du film. Ce sont les locaux de Soulwax, dont on avait eu peu de nouvelles ces dernières années, qui ont écrit la bande son en inventant par la même occasion, des groupes fictifs qu'on voit se produire au Belgica pendant le film. Un travail assez hallucinant tant le duo de Gand a dû se réinventer pour chaque titre en produisant des morceaux très réussis et surtout, d'une grande diversité.
Quelques pistes additionnelles viennent compléter efficacement la tracklist.
Si le film Felix Van Groeningen est un bel hommage à la Flandre et plus généralement à la Belgique, dépeinte avec justesse dans toute sa diversité et sa culture, il exprime également bien les sentiments que peuvent susciter le monde de la nuit et les difficultés à devoir reprendre pied -tôt ou tard- dans la réalité du jour.
Attachant et captivant.