Les amateurs de Chabrol (dont je fais partie) savent bien que sa filmographie (bien que jonchée de pépites) a tendance depuis un bon moment à faire les montagnes russes. Avec sa franchise habituelle, le réalisateur est le premier à reconnaitre que certains de ses films ne sont pas des joyaux.
Pour situer ce que je pense de ce "Bellamy" : tout simplement le meilleur Chabrol depuis "La Cérémonie". Depardieu et Chabrol semblent s'être inspirés mutuellement : l'acteur est tout simplement extraordinaire et son bonheur d'être là transpire, quant au réalisateur, il semble avoir retrouvé une seconde jeunesse, renouvelant totalement le cadre habituel de la plupart de ses films (petite bourgeoisie provinciale...) et surtout le traîtement du récit : à la place de son légendaire cynisme, du jugement sévère et moqueur vis-à-vis de ses personnages, il est ici en empathie totale avec ceux-ci, l'amour, la tendresse, la sensibilité sont de tous les plans. Chabrol s'amuse, s'émeut et nous avec lui.
Un bémol (très personnel) : je n'en peux plus de voir Clovis Cornillac (dont je ne remets pas du tout en cause les qualités d'acteur) dans "tous" les films français. Mr Chabrol, quand on a l'intelligence d'intégrer dans son casting Adrienne Pauly, pourquoi être si conventionnel en faisant tourner son 100e film de l'année à Cornillac ?
Et quand on a un bel ami comme celui-ci, on se doit de lui consacrer une liste