Avec Belle, Mamoru Hosoda nous offre une nouvelle œuvre pleine de grâce et de sensibilité.


Dans un premier temps, tandis que le décor se met en place et la narration débute à peine, le spectateur ne pourra éviter de songer à Summer Wars, du même réalisateur, tant l'espace dans lequel se déroule cette histoire semble similaire. Il s'agit d'un espace virtuel mondial tel que nous le promet le patron d'une grosse firme américaine. D'ailleurs cet univers m'a également rappelé Ready player one et je me demande si Mamoru Hosoda n'y fait pas référence. En effet, l'univers U dans lequel va évoluer l'héroïne a été administré par 5 sages, exactement le même nombre de personnages que lors de l'épilogue du film de Spielberg. Hasard ou hommage ?


Rapidement néanmoins, le cœur du récit est centré sur le mal-être d'une adolescente orpheline de sa mère qui peine à dépasser sa douleur. Ne parvenant ni à assumer son aspect physique, ni à affirmer sa personnalité, elle croit pouvoir s'émanciper par le truchement de cet espace virtuel. De découvertes émotionnelles en relations humaines, c'est une jolie toile qui se dessine peu à peu sous les yeux du spectateur embarqué dans la psyché de cette jeune femme. Les chansons épisodiques apportent une touche d'émotion qui donne de l'ampleur au propos, à plus forte raison puisque le conte est sombre et aborde des problématiques intemporelles difficiles (les enfants battus par exemple). On retrouve ainsi une partie de l'histoire bien connue de la belle et la bête mais cette évocation est tellement bien intégrée dans tout le reste de la narration que celle-ci s'envole à un autre niveau. Certains personnages censés représenter l'ordre montrent à quel point la domination et tyrannie ne sont pas loin d'intentions supposément louables au départ, aspect pas toujours mis en exergue. Les dangers de la révélation d'identité sont aussi abordés mais c'est un thème plus récurrent.


L'empathie et le désir de se révéler sont portés de façon subtile et émouvante par un dessin et une animation toujours aussi soignés, que ce soit dans l'illustration de la vie réelle et bien dans le monde virtuel. C'est donc un très bel animé que nous livre une fois encore ce talentueux réalisateur.

Apostille
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2021

Créée

le 1 janv. 2022

Critique lue 211 fois

2 j'aime

Apostille

Écrit par

Critique lue 211 fois

2

D'autres avis sur Belle

Belle
Sergent_Pepper
7

Show : your ennemy.

Le modeste Mirai, ma petite sœur, avait laissé le spectateur un peu sur sa faim quant au cinéma d’animation de Mamoru Hosoda : ce dernier semble en avoir pris conscience, au point que le prologue de...

le 30 déc. 2021

48 j'aime

2

Belle
Behind_the_Mask
9

Connecting people

Ne croyez pas ceux qui, sur base d'un simple argument de départ, rapprochent Belle de Summer Wars, ou en feraient une simple suite. Car Belle est très loin de cela, même s'il y a dedans un monde...

le 6 nov. 2021

45 j'aime

19

Belle
lugdunum91
5

Belle: Un Summer Wars déceptif

154eme film de l'année et déception pour moi pour le dernier opus de la japanimation de cette fin d'année qui est pour moi un petit Hosoda dans l'esprit d'un Summer Wars assez inégal. Dans la vie...

le 30 déc. 2021

22 j'aime

8

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Apostille
5

Vide dans l'espace et trou noir artistique...

J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...

le 19 avr. 2014

87 j'aime

13

Les Garçons et Guillaume, à table !
Apostille
9

Guill'âme à nu...

Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...

le 26 nov. 2013

65 j'aime

10