Le dragon et la princesse aux tâches de rousseur : un combat vers le deuil et la liberté

Belle nous transporte directement dans le metaverse U, un monde virtuel qui reprend les traits de personnalité de ses utilisateurs. Un monde qui permet d'échapper à une réalité parfois dure dont la confusion pleine de métaphores permet de suivre le combat vers le deuil de Suzu.

Suzu a perdu sa mère très tôt lors d'une tempête où elle décida de se sacrifier pour sauver la vie d'un enfant. Ce drame marqua Suzu toute sa vie. Ce n'est que dans U qu'elle arrive à accomplir son deuil.

Mamoru Hosada ne cessa d'user de métaphores entre le monde U et la réalité pour monter petit à petit en puissance jusqu'à exp(l)oser sans artifices et dans la plus grande simplicité, la dure réalité de la violence psychologique et physique faites aux enfants.
Suzu se libère progressivement dans le monde U en effectuant des choses impensables dans le monde réel : recommencer à chanter, nager dans l'eau pour un concert etc.
c'est d'ailleurs à ce moment précis où Belle semble le plus libérée dans U, qu'elle rencontre la Bête/ le Dragon.

Mamoru Hosada signe encore une belle oeuvre qui se détache de ce que l'on a l'habitude de voir. Mais s'il y avait une critique à faire, elle serait qu'à l'image de son dernier film "Le Garçon et la Bête", Belle emprunte de nombreux thèmes et sujets complexes en laissant toujours un goût amer. Celui de laisser l'impression de ne pas aller au bout de ses sujets complexes et de ne pas totalement les assumer avec des scènes plus fortes et dures. De ne pas apporter assez de profondeurs à ses personnages principaux.
A titre d'exemple, Mamoru Hosada traite autant la violence des réseaux sociaux dans U que la violence faites aux enfants.

Une scène sur laquelle j'aimerais apporter ma vision :

Belle reste un film d'une toute beauté qui ne laisse pas indifférent et qui amène de nombreuses réflexions personnelles sur nous-mêmes et la société dans laquelle nous vivons.