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Crise conjugale et existentielle Version XX (Je sais, tu crois que tu vois double, mais non)

(Attention si tu arrives ici sans être passé par tu ne vas rien comprendre à ce qui suit.)


Voici donc le "volet féminin" faisant écho à "Chained".


Et très rapidement ce qui saute aux yeux c'est qu'il s'agit bien de la même histoire, mais en creux, en arrière-plan pour employer un langage cinématographique, et travaillée sur un tout autre registre,


Et c'est probablement ce qui est le plus passionnant dans ce "Beloved" : comment retranscrire concrètement à l'écran le désaccord entre l'homme et la femme. Quand il y a désamour il y a différence de point de vue, alors Yaron Shani formalise ce fait en donnant à voir un film aux antipodes de l'autre, dans le fond et dans la forme. Celui-ci est un objet à l'intensité contenue, plus purement dramatique, plus psychologisant, trop à mon goût, même si Shani est un redoutable capteur des failles humaines, plus confortable, jusque dans sa mise en scène nettement moins audacieuse. Douloureux, rugueux, au point de risquer l'overdose. En résumé et sans en nier les qualités, j'ai trouvé ce volet bien trop conventionnel en comparaison du précédent, mais après tout ceci n'est également que question de point de vue…


Malgré ces réserves j'ai trouvé l'exercice du diptyque follement stimulant, je m'attendais à un coup un peu réchauffé à la "Rashomon" mais c'est tout autre chose qui nous est proposé. Et ce n'est pas non plus un simple exercice de style, un truc prétentieux qui ne déboucherait sur rien, car l'expérience est passionnante, aussi parce qu'elle questionne sur notre approche d'une œuvre si on l'extrait d'un projet global. Aurais-je été plus indulgent avec ce "Beloved" si je n'avais pas vu "Chained" avant ? Probablement, mais on ne peut s'empêcher, même inconsciemment, de jouer le jeu de la comparaison. Oui qu'on le veuille ou non, on aborde tout objet artistique avec un background, on peut tenter d'obliger notre cerveau à oublier tout ce qu'il a connu avant, il ne nous obéira pas. Des personnes me disent parfois arriver totalement vierges face à un film, ce qui rendrait leur avis plus objectif. Je les envie, même si au fond de moi je ris en entendant le mot "objectivité" quand il s'agit de juger de l'art (Qui a dit « ou du cochon » ?) . Et pourquoi pas être de bonne foi tant qu'on y est ? Que Dieu m'en préserve…


Ce volet devrait sortir le 22 juillet, en tout cas ce sera une semaine après l'autre. (Je sais c'est le bordel)


NB : Même question qu'à propos de "Chained" à ceux qui le verront, car là aussi ça floute, et dans tous les sens : poitrines, beaucoup de visages (probablement de tous ceux qui sembleraient ne pas être des acteurs professionnels)

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le 1 juin 2020

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takeshi29

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