Freud en sueur !
Il est probable que voir "Beloved" après la claque de "Chained" n’est pas une bonne idée, et qu’intervertir le visionnage des films du diptyque permettrait de plus apprécier "Beloved"… Parce que,...
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le 20 juil. 2020
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Remettons les choses dans l'ordre. La "Love Trilogy" de Yaron Shani est composée de trois films (ce qui est logique) : Chained, Beloved et Stripped. Les deux premiers sortent à une semaine d'intervalle, en juillet, et le troisième en septembre. Mais ce dernier a été présenté le premier (il y a près de deux ans à Venise). D'accord ? Stripped n'est d'ailleurs ni un prologue, ni un prolongement de Chained/Beloved, considéré pour sa part comme un diptyque ! Euh, toujours d'accord ? Le mieux serait peut-être de considérer chaque long-métrage comme indépendant mais ce n'est pas possible si l'on voit Beloved après Chained. D'ailleurs, en passant, l'ordre inverse aurait été préférable étant donné que n'importe quel spectateur recherchera des éléments du premier dans le second et sera nécessairement déçu. Bref, Chained est un vrai choc qui tient beaucoup à sa progression linéaire et à la précision de son scénario qui suit une sorte de descente aux enfers, privé et social, de Rashi, un policier incapable de communiquer sans élever la voix, notamment avec son épouse, Avigail, et la fille adolescente de celle-ci. Il est à l'évidence fortement aliéné par un statut machiste consubstantiel non seulement à son métier mais surtout à sa condition d'homme, dans un pays où la tradition de virilité est fortement ancrée. Le portrait de Rashi est poignant et tendu, d'une puissance peu commune. Dans Beloved, Avigail prend le relais, durant la même temporalité que Chained, mais lui répond de manière plus ample puisqu'il s'agit ici d'une émancipation qui relègue Rashi au second plan et s'étend largement à de nouveaux personnages, tous féminins (la fille du couple a de son côté quasiment disparu du tableau). La déception est nette dans ce deuxième volet : malgré quelques scènes (de dispute) impressionnantes, la narration y est beaucoup plus erratique et bien moins prenante. L'on peut même s'estimer lésé par le manque de continuité entre les deux films bien que l'on soit conscient que le cinéaste ait choisi l'art de contrepied pour étendre sa réflexion à l'ensemble de la société israélienne. Peut-être que Stripped donnera de nouvelles pistes pour mieux appréhender ce que Yaron Shani entend dire sur son pays. Ou peut-être pas.
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le 15 juil. 2020
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