Où est passée la passion ?

Deux soeurs se sont jurées d'être toujours ensemble quoi qu'il arrive. Elles tombent amoureuses du même homme, le jeune poète Schiller qui a pour handicap d'être désargenté. Ach ! Le romantisme allemand a encore frappé. Et Dominik Graf, vieux routier du cinéma (et surtout de la télévision) y a mis les moyens. Un film d'époque aux costumes et aux décors naturels (les chutes du Rhin) somptueux sur une durée de 2H50. Schiller n'est pas le héros de l'histoire, pas plus que Goethe, qui ne fait que passer. Le film étudie en détail la relation de ces deux soeurs, prises dans un triangle amoureux qui ne peut que les séparer. A fond le romantisme ! Non, on ne s'ennuie pas mais on recherche désespérément la flamme de la passion. Graf filme avec froideur et avec un certain détachement la passion amoureuse, dans un film plus cérébral que sensuel. Faute de fièvre, on se contente d'images léchées et d'une mise en scène académique sans risque et sans combustion. Tout de même frustrant.