Nous sommes allées voir Benni avec ma fille.
Ce film traite magnifiquement des troubles de la relation mère-enfant, des institutions en charge du problème, de leur volonté d’aider l’enfant coûte que coûte même si l'on sait que parfois, le mal-être est si profond qu'il désarme jusqu'aux plus aguerris.
C'est si simple et si compliqué parfois d'aimer un enfant.
L'enfant ne demande qu'à vivre dans le regard de l'autre, l'autre privilégié est sa mère.
Qui pour remplacer la mère absente ou négligente ?
Absolument personne en fait, mais ne le disons pas, absolument pas.
Ne disons pas que ce besoin absolu n'est absolument pas indispensable.
N'importe quelle personne qui s'intéresse à lui, celui qui sait aimer l'autre sans rien attendre en retour.
Certes, mais cet autre à une famille, et l'enfant délaissé en a une aussi.
Comment s’apprivoiser malgré tout ?
L'enfant délaissé sait.
Il sait quand une personne est vraie et s'intéresse vraiment à lui.
Il peut même comprendre son attachement distancié, essayer d'en profiter bien sûr, essayer de faire basculer cette relation à son unique profit.
Le référent doit savoir garder son sens des responsabilités.
Beaucoup de douleur, beaucoup d'émotions vraies, profondes comme les plaies enfouies.
Vouloir sauver sans tomber dans le phantasme de la réparation, tout tenter même si l'on sait que cela peut ne mener nulle part.
L'enfant est la réponse à la quête d'absolu, mais il peut être toute la question.