La séance de Bernadette n'a pas déplacé les foules, seules douze personnes étaient présentes dans la salle. L'histoire de la première dame de France de la fin des années 90 est celle d'une femme qui passe de l'ombre à la lumière. Bernadette ne doit pas gêner le parcours de son mari. Sa fille Claude Chirac gère tout. Si Bernadette doit être présente à certains moments, elle ne doit surtout pas parler. Jacques et Bernadette ne respirent pas l'amour fou. Ils restent ensemble car on ne divorce pas dans cette France là. Le film est une espèce de Potiche, c'est une femme qui prend sa revanche. Enfin tout ça fait bien plus penser à Palais royal qu'à Potiche. Comme dans le film de Lemercier c'est la tromperie de son mari qui va provoquer le déclic. De cet acte une vengeance médiatique va se mettre en place. Bernadette lance de petites piques envers son mari et son entourage. Seulement ça manque de mordant. Pourtant Bernadette Chirac était spécialiste de la chose, ce côté peau de vache du personnage est assez mal utilisé. Si le film se base sur un personnage réel tout cela reste de la fiction. D'ailleurs la réalisatrice prend bien soin de le précise en début de film. Donc pourquoi ne pas être plus acide et plus amusant? Il y avait largement de quoi faire avec le personnage, mais faut il encore savoir et surtout pouvoir le faire. Dans le film de Lemercier la royauté était bien brocardée, on y retrouvait la même Catherine Deneuve en monarque, cela n'est certainement pas un hasard. Le rôle qui lui a été attribué dans Palais royal était bien plus efficace et bien plus drôle. Le problème de ce film est que la réalisatrice ne semble pas vraiment oser jouer avec son personnage. Dommage car l'outil qu'elle a entre les mains pouvait donner bien plus. Sur la difficulté d'être dans l’ombre d'un homme de pouvoir Palais royal reste bien plus efficace et amusant que Bernadette. C'est un premier film et comme tout premier film il y a une tonne de défauts. Le plus évident de tous est le côté trop sage de la comédie.