L’idée de base n’était pas mauvaise : rendre ses lettres de noblesse à l’ancienne Première Dame de France, figure semi shakespearienne de l’ombre, en remettant au centre du récit son évolution jusqu’à devenir un personnage haut en couleur, à sa manière, en très peu de temps. Difficile de blâmer Léa Domenach de tenter quelque chose de différent aussi dans sa mise en scène, qui veut non seulement allier couleurs pimpantes et lumière chaude mais surtout mélanger vaudeville et gospel.
Hélas, l’éternellement géniale Catherine Deneuve ne suffit pas à pallier au manque flagrant de rythme et de vivacité dans ce qui se veut une comédie, laquelle confond répliques et vannes, satire et potacherie. Le tout est quand même vachement mou du bulbe avec le cabotinage forcé du casting (on avait reproché à La Conquête de mélanger concours de sosies et imitations à la Guignol, mais au moins Durringer tentait quelque chose), un scénario qui tient sur un timbre poste (malgré une relative cohérence avec les véritables événements historiques) et l’obligation lassante d’imposer des séquences émotionnelles en fin de film “pour faire cinéma” mais sans le génie d’un Billy Wilder, d’un Blake Edwards ou même d’un Emmanuel Mouret.
Comme un bonbon acidulé déjà mâchouillé et remis dans l’emballage, Bernadette frustre, déçoit, pour ne pas dire devient fade sur la longueur.