"J'en ai ras l'bol du moche, du médiocre, du sordide."
A la première vision, Bernie est sale et violent. On se laisse porter, stupéfié, toute la première partie du film. Jusqu'au combat entre ses parents. La caméra se promène entre saut violent et confessions. S'y glissent régulièrement des plans inattendus, l'ouverture d'une bouteille vue de l'intérieur, les travelling qui suivent le fauteuil roulant à travers l'étagère, une remontée dans le vide-ordure.
A la première vision, la deuxième partie est étouffée par cette ambiance malsaine à outrances, beaucoup on déjà éteint le film, d'autres seront déçus ; et pourtant, c'est la partie la plus sensible, emprunte d'une poésie insoupçonnée. Fuite en avant d'une histoire déjà finie.
"Là... on s'enfuit... On cherche une frontière... si on en trouve une d'ouverte."
Et le film se conclue sur une étrange chanson moitié pop de Noir Désir. Et c'est une claque en fait. Qui s'est glissée tout doucement.