Les biopics, il y en a plein, chaque année, c'est un genre sur lequel j'imagine qu'une producteur est toujours tenté de miser puisqu'après tout, c'est la promesse, en principe du moins, d'au moins séduire les fans, les curieux et ceux qui s'ennuient tout simplement, ce qui en janvier n'est pas nécessairement ce qui manque.
Il y a tout de même plusieurs spécificités ici qui font se poser la question de comment des producteurs ont pu se décider à mettre autant d'argent sur un pari plus risqué qu'à l'accoutumée. Déjà les biopics qui se cassent la gueule, ce n'est pas si rare, c'est même plutôt courant. Alors ici avec une forme aussi atypique, le choix d'avoir le principal concerné comme principal interprète et la décision de ne pas tout miser sur une image policée et une bande-son tirée simplement d'un best of in extenso, il y avait de quoi flipper ...
Et malheureusement, les premiers résultats du box-office états-unien ne sont pas rassurants ... Espérons donc qu'en France ce soit différent (bon même si ça ne changera pas grand chose d'un point de vue financier) car Better Man est une belle réussite et notamment parce qu'il parvient à capter ce qui fonctionne dans les biopics musicaux tout en y ajoutant sa touche particulière ainsi qu'un niveau technique élevé.
La métaphore du singe déjà puisqu'elle est au centre du récit, sans avoir une symbolique d'une originalité folle, fonctionne très bien justement parce qu'à défaut de vouloir réinventer le monde avec, on en emploie un maximum d'aspects pour nourrir le récit que ce soit la recherche d'attention, le pitre, la bête curieuse, l'être vulgaire, violent ou encore le joyeux drille.
La structure est également intéressant car elle non plus ne cherche pas à réinventer la roue mais gère très bien son début et sa fin ainsi que ses points charnières pour camoufler avec style la linéarité chronologique, lui donner du sens et savoir quand par une mise en scène qui alterne très bien le spectaculaire et l'intimiste, voire l'assemble avec brio, il est temps d'accélérer ou au contraire de ralentir.
Better Man est donc un beau film qui ose saisir la grandeur et la laideur de son héros, sans traiter ces deux facettes d'une manière binaire mais plutôt en essayant de les mêler autant que possible afin de faire émerger tout autant le mignon chimpanzé, le gorille bête de scène, le babouin furieux, le mandrill dépressif, le nasique infidèle et finalement le macaque en quête de rédemption.