Peut on être à la fois un film qui dénote dans le traitement d'un genre - le biopic musical - vu et revu ces dernières années tout en étant un film qui ne fera pas date dans l'histoire musicale ?
A priori, oui avec Better Man. Car il y a tout de même une chose qui ne peut pas vous échapper ; Robbie Williams est un singe. Un singe qui grandit, s'habille, bouge et danse, un singe qui a un regard intense et des émotions profondément humaines, oui mais un singe quand même. Et est ce dérangeant ? Durant 5 minutes oui, et après, vous l'oubliez complètement. Mieux, car loin d'être un connaisseur ou amateur des effets spéciaux, il faut tirer son chapeau à l'intégration de ce personnage factice dans cet univers coloré, rythmé, toujours en mouvement. Et c'est aussi cette intégration réussie qui fait que vous oubliez rapidement que ce n'est pas l'acteur qui joue son rôle (c'est cependant bien sa voix). Félicitations donc au studio WETA (celui de la Planète des singes, ô surprise) pour ce travail, et à l'acteur qui sert de support pour les mouvements.
Mais le film ne réussit pas que là : la grande idée - permise également par la distance que le personnage singesque apporte - c'est de tordre le répertoire de Robbie Williams pour l'adapter à son scénario. Ca marche très bien, puisque ça permet d'abreuver continuellement le spectateur des hits de l'artiste, en dépit de leur date de sortie et ça rythme énormément le récit. En cela, le film en devient attachant, émouvant et plus intéressant qu'un énième biopic "lumières et décadence" sur une icone de la scène pop-rock.
On apprécie également pèle-mèle : le rapport de l'artiste à sa famille (en particulier sa relation avec sa grand mère et son père), son regard presque lucide sur les excès, son humanité face à ses propres démons ...
Et un peu moins : l'axe hyper auto centré sur sa réussite (et ses échecs), la vision rédemptrice finale, la vision larmoyante de l'enfant qui n'a rien et qui se fait de rien
Au global, un film à voir pour l'expérience cinématographique, visuelle et musicale, et pour découvrir la vie pleine d'excès de ce bad boy anglais incontournables de la scène musicale des années 90s.