Beyond the Black Rainbow appartient à cette mouvance d'artistes nostalgiques des année 80 essayant avec plus ou moins de talent et d'inspiration de restituer l’esthétique si particulière propre à quelques films de genre marquant des années 80. Parmi cette mouvance, on pourrait citer le duo Cattet et Forzani, les mecs de Astron-6 ou le musicien Carpenter Brut. Bref, des gens qui ont sans doute été bercé par les films d'Argento et de Carpenter et qui ont décidé de remettre au gout du jour les néons et le synthé dans notre paysage culturel.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la démarche de ce Panos Cosmatos est radicale et expérimentale. Visuellement, c'est très beau. Les lumières du giallo, les décors deuxmilleunlodysséedelespastesque, la composition des plans, le grain. Niveau sonore, c'est pareil. Que ce soit ce vrombissement permanent de frigidaire de l'espace ou la musique forcément très 80ies, on frôle la perfection. Mais le principale défaut de The Black Rainbow... c'est qu'on se fait chier !
Alors oui, c'est très bien de faire des belles images. Oui c'est très bien d'avoir des références de qualité. Mais un peu de rythme et de clarté dans tout ça, ça aurait quand même été plus regardable. Le docteur parle tellement lentement qu'il fera passer le professeur Rogue pour Fabrice Lucchini. Quand il termine sa phrase, on a déjà oublié le début. Il faudra attendre l'évasion de la jeune fille pour insuffler un peu de rythme et d'enjeu dans toute cette histoire. Soit se taper au préalable 1h20 de couloir, de tete en gros plan et de monologue inbitable.
Dans ce film, tout est prétexte pour composer de jolis plans avec de la belle lumière rouge afin de flatter l'ego du lecteur de Mad Movies. C'est l'histoire qui est au service de la mise en scène, alors qu'il me semble que ça devrait être le contraire.
Au final, Beyond the Black Rainbow a un coté un peu indigeste. Mettre trop d'année 80 dans un film, c'est comme mettre trop de beurre dans un gâteau.