Hélas assez indéfendable en dépit d'une première heure qui fait illusion. De toute évidence les choix artistiques et visuels sont déments, l'imagerie est ultra classieuse, entre SF kubrickienne, giallo ultra bariolé à la Bava/Argento et trip rétro futuriste années 80. Le fils de George Pan sait indubitablement filmer et installer une ambiance et certaines séquences sont saisissantes. Mais de ce maelstrom d'images ne naît pas grand chose, à peine l'embryon d'une mythologie qui mute en un dernier tiers affreusement maladroit, en totale rupture avec le ton du film. Et surtout, il ne se passe pas grand chose, Cosmatos, visiblement amoureux de sa mise en scène, étirant chaque plan jusqu'à l'intenable. C'est cliquant au possible, certains diront prétentieux à l'excès, la BO de Sinoia Caves est splendide et habille le film d'une couche supplémentaire de polish rutilant, mais cela n'aurait sans doute pas du dépasser le statut de film étudiant artistiquement couillu.