Beyond the Black Rainbow par AntoineRA
Œuvre expérimentale et atypique, Beyond The Black Rainbow se complaît dans la lenteur et le mutisme pour instaurer une ambiance esthétique fascinante. Tutoyant un moment le trip stellaire de 2001, l'influence de Kubrick reste toute aussi palpable sur l'ensemble des travellings, le réalisateur lorgnant également du côté de THX 1138, Begotten, ou encore Enter The Void. Malgré son budget limité, Panos Cosmatos parvient à construire une œuvre à l'ampleur inattendue, et visuellement marquante, dont le grain très prononcé et les filtres de couleurs jouent à tisser cette ambiance surréaliste, de paire avec une bande-son vrombissante et dissonante des plus hypnotiques. Michael Rogers, en scientifique transcendé, est absolument génial et offre un personnage d'envergure pour maintenir la cohésion du film. Car, si on peut lui reprocher ses dernières minutes bâclées, son corps métaphysique obscur, ses éléments esthétiques forts et son ambiance de SF sublime en font une œuvre que l'on se plaira à revoir, au moins pour l'expérience singulière qu'elle nous fait ressentir.